La production communautaire, également appelée « crowdfunding » dans les pays anglo-saxons, constitue un phénomène qui prend décidément de l’ampleur dans le monde agricole, lequel se divise désormais entre les exploitations gérées traditionnellement et de nouveaux types de fermes révolutionnaires, où les clients investissent eux-même un peu d’argent en échange d’une livraison régulière de produits agricoles. Le concept rencontre un certain engouement en France, mais s’avère déjà solidement implanté outre-Rhin et aux Pays-Bas. C’est d’ailleurs au cœur de la campagne néerlandaise qu’a vu récemment le jour le tout premier élevage porcin à financement collectif, à l’initiative de l’entreprise locale Buitengewones Varkens. De quoi susciter peut-être de sérieuses vocations dans l’Hexagone, où la gastronomie traditionnelle tire le meilleur parti des produits tirés du porc.
On connaissait certes déjà le succès rencontré par la production communautaire lorsqu’elle s’appliquait à l’énergie éolienne, ou encore au bois ou à diverses denrées naturelles comme le miel. En s’attaquant directement au « vivant » et au commerce de la viande, Buitengewones Varkens franchit clairement un cap et étend le territoire du financement collectif. Au vu du succès rencontré d’ores-et-déjà par l’exploitation auprès des clients locaux, il est même permis de se demander pourquoi personne n’y avait pensé plus tôt…
Le concept de base de cette ferme porcine implantée aux Pays-Bas s’avère aussi simple qu’attractif pour les consommateurs : il est demandé à chacun d’investir initialement un minimum de 100 euros dans le fonctionnement de la ferme. Cette contribution, il est vrai assez conséquente, permet d’élever les porcs selon des principes particulièrement respectueux du développement durable et des normes de l’élevage biologique. Les animaux peuvent évoluer avec une grande liberté à l’air libre, dans les forêts et champs situés aux alentours. Les exploitants agricoles, de même, perçoivent un salaire qui constitue une juste rétribution pour tous les efforts fournis et qui leur permet de vivre décemment de leur métier.
En échange des 100 euros versés, chaque client a la garantie de recevoir, pendant une durée de trois ans, des livraisons régulières de produits tirés du porc : de la viande bien sûr, mais aussi de la saucisse sèche, du chorizo, du pâté ou du jambon. Le tout pour une valeur totale s’élevant au minimum à 150 euros, soit un retour sur investissement, en nature, de 150%. Un taux qui n’a rien à envier aux meilleurs livrets d’épargne proposés par les banques, et qui prend une forme nettement plus conviviale. On peut s’attendre à voir fleurir rapidement de nouvelles exploitations en France, pour peu que des agriculteurs novices ou expérimentés soient prêts à tenter l’aventure.
Qu’en pensez vous ?