Pierre Théroux. Les Affaires . 28-01-2012
Le modèle coopératif se présente comme une solution aux différents maux du capitalisme, selon Monique Leroux, présidente et chef de la direction du Mouvement Desjardins.«Les valeurs coopératives sont plus que jamais une réponse aux défis économiques et sociaux de notre monde», a-t-elle souligné en entrevue aux Affaires.Elle rappelle que les coopératives traversent mieux les crises que la plupart des autres organisations et que leur taux de survie est supérieur. Une étude réalisée en 2009 par l'Organisation internationale du travail confirme la résilience des entreprises coopératives en période de crise. À preuve, «aucune coopérative financière n'a eu à quémander d'aide gouvernementale», souligne l'étude.Contrairement au modèle capitaliste, la coopérative place l'humain avant le profit. «Les entreprises coopératives et mutuelles ne sont pas des business as usual. Elles offrent la possibilité aux personnes et à leur communauté d'être les propriétaires d'entreprises démocratiques, dont les retombées profitent aux communautés elles-mêmes», soulignait Pauline Green, présidente de l'Alliance coopérative internationale, lors du coup d'envoi de l'Année internationale des coopératives, en 2012.La saine gouvernance est au coeur de la différence coopérative. «Leur gestion démocratique oblige une gouvernance plus ouverte et participative», indique une étude publiée en 2008 par le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE).«On parle davantage de la responsabilité sociale des entreprises, mais c'est une tendance qui est déjà dans l'ADN des coopératives», dit Hélène Simard, pdg du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.Monique Leroux, qui a fait carrière dans la finance, ne jette pas le capitalisme aux poubelles. Elle prône «une économie plurielle qui fait aussi place au secteur coopératif et mutualiste pour assurer un meilleur équilibre entre les forces privées et gouvernementales».