L’affaire Megaupload n’est qu’un début. Nous assistons à un grand dérrapage international. Sans réaction de la part de la population, nous assisterons tout doucement à la perte de nos libertés. Avec la signature du traité ACTA (Anti Couterfeiting Trade Agreement), nous assisterons à une censure généralisée sur internet. Comme le mentionne Jérémy Zimmerman, « si le traité était adopté, on verrait naître une sorte de police privée du copyright, avec une censure privée et un impact sur la liberté de communication. Il existe aujourd’hui un certain nombre d’exceptions légales aux droits d’auteurs, comme le droit de parodier librement une oeuvre, qui disparaîtraient. Les réseaux comme Google ou Free ne feront plus la différence entre une oeuvre légale ou piratée et censureront automatiquement certains contenus, sans distinction ni exception. ». Les Éditions Dédicaces s’opposent ouvertement au traité ACTA et aux lois américaines SOPA et PIPA.
Equivalent des lois américaines anti-partage controversées SOPA et PIPA, le traité ACTA porterait tout aussi directement atteinte à un Internet libre et innovant. Et la coïncidence des calendriers ne peut que tout autant faire réagir : cette signature du traité à Tokyo survient quelques jours seulement après les nombreuses protestations en ligne aux Etats-Unis et le report de SOPA et PIPA, après que la Maison-Blanche elle-même ait pris position contre ces lois. Alors, provocation des représentants de l’Union européenne et 22 Etats membres ?
A la différence des lois américaines, l’ACTA est en un réalité un projet international multilatéral, entre l’Union Européenne, les Etats-Unis, mais aussi l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, les Emirats arabes unis, le Japon, la Jordanie, le Maroc, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et la Suisse.
Les Etats-Unis, comme l’Union européenne, ont déjà signé le traité mais une pétition déposée samedi sur le site de la Maison-Blanche vise à pousser l’administration Obama à l’abandon du projet, avant sa ratification par le Congrès. A l’heure où nous écrivons ces lignes, 29344 signatures ont déjà été récoltées.
En Europe aussi, tout reste à faire, les termes du traité ne pouvant entrer en vigueur qu’une fois ce dernier ratifié par le Parlement européen, au terme d’une lourde procédure.
Concrètement, le projet ACTA instituerait une cadre légal international pour le respect de la propriété intellectuelle sur le Web, et créerait un organisme dédié pour veiller au respect de ces droits. Ce que les opposants au projet dénoncent sont les conséquences de certaines clauses du traité, tel qu’en l’état. (…..)
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