Robag Wruhme – Donnerkuppel [EP]

Publié le 26 janvier 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Cette fois-ci on s’attaque à l’un des artistes du célèbre label de techno Kompakt. Basé à Cologne ce label est ni plus ni moins un des monuments majeur de l’architecture électronique allemande. L’intérêt de ce label c’est aussi son cosmopolitisme. Les artistes viennent des quatre coins du monde et enrichissent donc le style allemand avec leur propre culture pour un rendu des plus efficace. De DJ Koze (Allemagne-Hambourg) à Gui Boratto (Brésil) en passant par Matias Aguayo (Chili), Kolombo (Belgique) ou encore GusGus (Islande) et Sascha Funke (Allemagne), nombreuses sont les têtes d’affiche à avoir signé chez Kompakt. Aujourd’hui c’est le maestro Robag Wruhme et son EP Donnerkuppel qui vont être chroniqué avec soin ! Pour ceux qui ne le connaissent pas Robag Wruhme, c’était l’une des figures phares du duo Wighnomy Brothers de par son doigté et son apport créatif crucial. Après le split du groupe en 2009, on se demandait ce qu’allait devenir Robag. Allait-il s’effacer, changer complètement de style ? Eh bien, d’une part Robag n’a pas du tout sombré dans l’ombre car aujourd’hui fort de plusieurs EP et d’un album Thora Vukk en solo c’est l’une des mascottes du public allemand. D’autre part, si rien n’a changé dans le génie créatif du bonhomme on peu néanmoins dire qu’il s’est un peu assagit en dévoilant une face plus ambient et plus souple à sa techno nostalgique des Wighnomy Brothers.

Thora Vukk by Robag Wruhme :

L’EP Donnerkuppel composé de trois titres : Donnerkuppel, Wemmel, Polch Dutto, développe chez nous un certain engouement pour les papillons de nuit lumineux éphémères, les cigarettes convertibles et toutes ces éléments du cycle consommation rapide qui nous entoure. Plongés dans le microcosme de l’artiste c’est tout un panel de ces entités formant un tout ou un rien qui vient nous cueillir comme des fruits du haut de notre arbre de la présomption et de l’ignorance.

Commençons par Donnerkuppel, ce titre paradoxal de par son titre qui signifie littéralement : assiette de kebab. Loin de l’aspect gras et fait à l’arrache de la bouffe proposée par de nombreux Döner, ce track sortit des profondeurs dégage aux premiers abords une techno très Detroit suivi d’un synthé mélodieux qui lui donne tout son sens. On s’imagine facilement en train de traverser le Grand Canyon en tyrolienne ou encore de piloter un bolide en plein Alaska. Image de grandeur d’un paysage terrestre et pourtant énigmatique…

Avec Wemmel, c’est clairement l’environnement gaming et ses bruits de ressorts intergalactiques qui est mis à l’épreuve. Ce serait idéal comme Bande Son d’un jeu vidéo dans lequel Link  accompagné de Solid Snake partirait à la recherche du Saint Graal électromagnétique gardé par une armée de Destroyers sur la planète Vulcain.

Enfin, avec Polch Dutto on croirait entendre un vieux titre de Massive Attack savamment arrangé pour délivrer un beat aux frontières du Post Dubstep. Le chant des baleines en version bruit de couvert englobé dans un nappé synthétique dévastateur qui nous traduit le mal être de l’homme essayant en vain de réaliser l’œuvre de sa vie. « Everything you do… »

Donnerkuppel au même titre que les autres releases de l’artiste marque clairement un tournant dans sa carrière et vient satisfaire comme il se doit les fans de Techno Ambient admirateurs des Ryan Davis, Pantha du Prince, Boards of Canada, du label InFine et j’en passe… Ce genre musical de plus en plus souvent exploité confirme le retour actuel de la techno mais en donnant une facette plus polie de cette dernière trop souvent au goût acide lorsque pratiquée par les chouchous en devenir malheureusement mainstream comme Gesaffelstein ou encore le fameux label Boys Noize Records.

 

NOTE :