Les Hommes de l'Ombre // Saison 1. Episodes 1 et 2. L'attentat / La candidate.
L'univers de la politique est un sujet toujours à controverse. Cela peut être un sujet ambitieux et surtout très casse-gueule. France 2, après le gros flop de L'Etat de Grace en 2006 (où une
femme accède au pouvoir, le tout était traité de façon superficiel) elle re-tente le feuilleton politique avec Les Hommes de l'Ombre. L'idée est plutôt bonne, mais le développement est pour le
moins anarchique. Le début du pilote de la série était assez étrange, tout se passe très rapidement. Je comprends que le but est tout de suite de passer à la gestion de cette crise (que la France
n'a jamais vécue et qui permet de découvrir un visage unique de la politique dans notre pays) mais également à la future élection qui va se dérouler très rapidement. Le soucis même de cette série
(commençons par ce qu'il y a de moins réjouissant) c'est que tout est fait sur des archétypes et des a priori : comme le terroriste qui tout de suite d'après le premier ministre est forcément un
homme d'Al Quaida, forcément musulman, … Alors qu'il n'en ait rien. D'ailleurs, l'attentat n'avait rien de radical, ce n'était qu'un simple chômeur qui avait perdu la tête.
Le pays est en émoi; le Président de la République française vient d'être victime d'un attentat. En coulisses, le monde politique s’agite : des élections présidentielles anticipées doivent
être organisées dans 35 jours. Au petit jeu des stratégies politiques, le Premier Ministre, futur candidat, cache des informations capitales sur l’attentat. Un mensonge d'état qui provoque le
retour aux affaires de Simon Kapita, ancien conseiller en communication du Président. Soucieux de préserver l’honneur de son ami et une certaine forme d’étique politique, cet homme de l’ombre va
désormais devoir trouver un candidat capable de battre le chef du Gouvernement...
Et là aussi la série n'est que trop peu subtile, tout est passée presque sous silence, comme si les scénaristes avaient peur de ne pas avoir assez d'épisodes (ce que je pense être un problème de faire ça sur 6 épisodes… le double aurait sûrement été plus pertinent) pour tout exposer. Alors ceci se fait au détour de quelques dialogues téléphonés et pas forcément super bien écrits et pour une série politique, des dialogues pas ébouriffants c'est tout de même quelque chose de pas très sérieux. Mais passons ensuite au dernier segment de cette série et donc de ces deux épisodes : les prémices d'une campagne électorale rapide. Alors qu'en avril prochain nous devront élire un nouveau président (ou réélire l'actuel), cette série tombe presque à pic pour parler des coulisses d'une campagne présidentielle. J'aime bien les personnages, c'est assez bien fait notamment grâce à l'énergie communicative de Bruno Wolkowitch (qui est très mauvais pour ce qui est de l'émotion cependant). Simon Kapita, son personnage, est emblématique et arrive à relever le niveau de la série et surtout de son propos.
Il est là pour trouver quelqu'un qui pourrait battre l'actuel premier ministre aux élections (ce dernier est représenté par un ami et maintenant rival de Simon Kapita). Simon a été conseiller du président défunt, et il connaît donc les travers de la politique. C'est alors que ses regards vont se tourner vers une certaine Anne Visage (quel nom !) incarnée par une Nathalie Baye pas toujours très juste. J'adore l'actrice mais en femme politique elle fait un peu femme au foyer quoi. Mais je ne critique pas forcément le pourquoi du comment, ou si, sa coupe de cheveux massacrée. Ca c'est important de le dire. Très rapidement on découvre le visage (quel jeu de mot) d'Anne Visage, avant le cliffangher nous racontant qu'elle était la maîtresse du président. La série arrive donc à plus ou moins nous balancer de bons éléments au fur et à mesure afin de donner de l'envergure à son propos (c'est d'ailleurs pourquoi le second épisode est moins formel et plus palpitant que le premier, trop dans l'exposition, le cliché). J'ai une certaine appréhension vis à vis de la suite, mais je serais au rendez vous.
Note : 6/10 et 6.5/10. En bref, deux épisodes plutôt corrects malgré des dialogues pas suffisamment travaillé et une ambiance trop simpliste.