Il en est qui ont franchi le pas, d'autres qui hésitent, d'autres encore qui refusent obstinément de se laisser séduire, et d'autres enfin qui ont essayé et qui n'ont pas pu...
Dans cette nouvelle rencontre avec la lecture, tous les avis sont défendables.
Le livre électronique, à mon sens, ne doit pas être comparé au livre-papier. Lorsque la télévision est née, on s'est inquiété de son éventuelle suprématie sur le cinéma. Il s'est avéré que les spectateurs coutumiers des salles obscures ne les ont pas désertées même s'ils étaient aussi devenus téléspectateurs : le rapport à l'image était différent. Les liseuses électroniques nous proposent une toute autre posture de lecture que celle qui nous est culturellement familière. Ce qui crée peut-être la confusion, c'est l'utilisation du vocable « livre » pour désigner indistinctement le support et le contenu. Blogueurs et blogueuses, nous sommes depuis bien longtemps accoutumés à nous référer à la lecture numérique : que faisons-nous d'autre, quand nous parcourons les billets amis, quand nous surfons sur internet pour effectuer des recherches ?
Pour faire écho aux remarques des plus récalcitrant(e)s d'entre nous, j'évoquerai le plaisir des sens qui fait défaut dans ce contact un peu – beaucoup - dématérialisé que nous procure la liseuse : le toucher d'une feuille, d'une couverture, le froissement d'une page que l'on tourne, l'odeur caractéristique de l'encre de nos bouquins... C'est vrai, un livre, c'est « vivant » : il passe de yeux en yeux, de mains en mains, avant d'arriver dans notre propre sphère ; il est « marqué » de cette indéfinissable atmosphère des bibliothèques, des librairies, des rayonnages de nos collections. Il existe dans le temps, dans l'espace, dans l'espace-temps de notre imaginaire culturel. Le livre, c'est notre enfance, le souvenir de nos apprentissages, de nos premiers frissons poétiques, du commencement de nos découvertes. Mais est-ce du livre dont il s'agit, ou de l'acte de lire ? Sans doute des deux, qui s'entremêlent !
Intrinsèquement, la lecture numérique nous convie à demeurer dans l'acte de lire. Avec un autre support.
Ma propre expérience avec cet outil (alors que j'ai un demi-siècle de lecture-livre-papier à mon actif), est née d'abord de la curiosité de tester un produit « high tech ». Elle est positive, voire jubilatoire.
Cette petite tablette se fait rapidement oublier : elle est légère, maniable, aisément transportable, d'un usage enfantin. Elle me permet d'emmener avec moi, où que j'aille, et sans être encombrée, les mots et les textes de plus de mille auteurs si je le veux. Je la consomme sans modération, où que je sois : au lit, dans un cabinet médical, au salon de coiffure, dans mon fauteuil, en terrasse ensoleillée d'un café... Bien sûr, rétorqueront les contradicteurs, je peux faire usage du livre de la même manière ! Et c'est bien sûr ce que je faisais « avant ». Alors je fais les deux : tantôt un livre, tantôt la liseuse... pour, somme toute, le même plaisir : celui de lire !
Ma PAL numérique est encore modeste, sur les rayons de ma nouvelle bibliothèque. Je ressens toutefois une petite jouissance de penser que cette belle assemblée d'écrivains m'accompagne partout où je me rends. Elle est très éclectique, aussi... et dans le désordre...
-
Les heures souterraines, Delphine de Vigan
-
Le dernier jour d'un Conda, Victor Hugo
-
La piste du crime, Wilkie Collins
-
Boys Don't Cry, Malorie Blackman
-
Avant le silence des forêts, Lilyane Beauquel
-
Retour à Killybegs, Sorj Chalandon
-
Un homme dans la nuit, Gaston Leroux
-
Le mystère de la chambre jaune, Gaston Leroux
-
L'abîme, Wilkie Collins
-
Je dis non, Wilkie Collins
-
L'hôtel hanté, Wilkie Collins
-
Zulu, Caryl Férey
-
La musique d'une vie, Andreï Makine
-
Bleu Citron, Serge Nérac
-
La maison du chat-qui-pelote, Honoré de Balzac
-
La guerre des mondes, H.Georges Wells
-
De l'autre côté du miroir, Lewis Caroll
-
Les aventures de Tom Sawyer, Mark Twain
-
Les contes des fées, Charles Perrault
-
La bête humaine, Émile Zola
-
Germinal, Émile Zola
-
Les fables, Jean de La Fontaine