L'étude s'appuie sur un sous-échantillon de 19.450 enfants de l'étude longitudinale Early Childhood Longitudinal Study, 1998-1999, qui suit un échantillon national représentatif d'élèves américains de la sortie de la maternelle à la 3ème.
Les auteurs constatent que 59,2% des élèves de CM2 (équivalent) et 86,3% des élèves de 4è ont « été exposés » dans leur établissement scolaire à un accès à des snacks ou junk food. Mais, alors qu'il y avait une augmentation significative du pourcentage d'élèves exposés à ces aliments au cours de l'étude, il n'y a pas d'augmentation constatée du pourcentage d'élèves en surpoids ou obèses. Malgré un disponibilité accrue d'aliments malsains, le pourcentage d'élèves en surpoids ou obèses diminue dans les années de collège, passant de 39,1% à 35,4%. «Nous avons été vraiment surpris par ce résultat et nous avons même retardé de 2 ans la publication de cette étude pour nous laisser le temps de trouver un lien, une explication qui nous aurait échappé », raconte Jennifer Van Hook, professeur de sociologie et démographie à la Pennsylvania State University, auteur principal de l'étude.
Aux Etats-Unis, la polémique est grande sur les intérêts économiques des groupes qui vendent ces snack foods dans les établissements scolaires au mépris de la santé des jeunes. Alors que les chercheurs s'attendaient à trouver une connexion entre la vente de ce type de produits et la prise de poids des élèves, l'étude suggère que la question de l'obésité doit être abordée globalement et bien au-delà du milieu scolaire. Selon, l'auteur, les politiques devraient se mobiliser davantage sur l'environnement familial et plus largement sur les lieux de vie.
«Les écoles ne représentent qu'une petite partie de l'environnement alimentaire des enfants", explique Jennifer Van Hook. «Les enfants peuvent obtenir de la nourriture à la maison, dans leurs quartiers, dans la rue de l'école pour en acheter. Les enfants sont très occupés à l'école et ont, en réalité peu d'opportunités pour grignoter ».
L'importance d'intervenir tôt, en âge pré-scolaire pour lutter efficacement contre l'obésité infantile, c'est aussice que suggère l'analyse des résultats. De nombreux enfants développent des habitudes alimentaires et des goûts pour certains types d'aliments en âge préscolaire, et ces habitudes et ces goûts peuvent les suivre toute leur vie », conclut J. Van Hook.
Cette étude n'est pas la première à montrer que restreindre l'accès à ce type de produits n'est que marginal dans une politique de lutte contre l'obésité infantile, ainsi une étude parue en novembre dernier dans les Archives of Pediatrics & Adolescent Medicine menée sur 6.900 élèves d'écoles publiques dans 40 états, montrait que l'interdiction des boissons sucrées en milieu scolaire n'avait aucun effet de réduction sur la consommation globale de boissons sucrées des adolescents. De la même manière, l'étude recommandait néanmoins ces mesures, mais dans le cadre d'une politique globale de prévention de l'obésité.
Sources: Sociology of Education- American Sociological Association via Eurekalert (AAAS) « Study suggests junk food in schools doesn't cause weight gain among children”
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