L'ancienne ministre centriste de l'Ecologie, candidate du parti Cap 21, a choisi de dévoiler son projet présidentiel dans les locaux de l'entreprise Pocheco, exemplaire sur le plan environnemental. Zoom sur une candidature passée sous silence.
"Je n'ai pas choisi le Nord par hasard", a déclaré la candidate écologiste. " C'est une région qui a payé un lourd tribut environnemental". Ainsi, c'est dans le bureau d'Emmanuel Druon, un dirigeant très engagé sur le plan de l'écologie, que Corinne Lepage a révélé les contours de son programme.
Economie, justice, et nucléaire
Le premier axe de son projet est l'économie. Corinne Lepage se démarque d'Europe écologie- Les Verts, qu'elle juge trop ancré à gauche et des idées de la décroissance, en valorisant la production locale, en "renouant avec les filières d'excellence du génie français", en soutenant les petits entrepreneurs ainsi que l'épargne solidaire. " Je soutiendrai tout d'abord les secteurs économiques qui conjuguent création massive d'emplois locaux et non délocalisables et contribuent au mieux vivre des habitants ainsi qu'au développement des territoires " affirme-t-elle dans son programme, encore peu commenté dans les médias.
Autres points importants : la sortie progressive du nucléaire en s'appuyant sur le programme SOLEIL (Solutions énergétiques d'investissements d'avenir), la simplification du système de fiscalité verte, ou encore l'application rigoureuse du Règlement Européen REACH sur les substances toxiques dans les produits industriels et de consommation.
"L'écologie de confiance" ?
La candidate rappelle que le pouvoir des lobbies est trop présent en France et parle d'abolition des privilèges, se référant à la classe politique actuelle. Et si Corinne Lepage se définit comme " une femme libre ", n'ayant " aucun intérêt personnel ou de caste à défendre ", elle regrette amèrement de ne pas pouvoir défendre son programme dans les grands médias. " Eva Joly dispose de 20 fois plus de temps de parole que moi ! " s'alarme-t-elle. Pourtant, si la présidente de CAP21 ne recueille qu'1 % d'intentions de vote, Eva Joly n'accumule guère plus, avec seulement 2 %.
Corinne Lepage se fait le chantre de ce qu'elle qualifie d' "écologie de confiance " : " En déployant cette vision d'ensemble, je ne fais de l'écologie ni un faire valoir politique, ni une idéologie passéiste ou frileuse, mais une vraie grille de construction d'une nouvelle société française qui va de l'avant", explique la candidate.
L'écologie au service de l'intérêt général au-delà des clivages politiques, ce serait donc Corinne Lepage ? Cela existe-t-il réellement ? La suite de la campagne devrait nous le dire.
Célia Garcin