Résistances - Tristan 1938, par François Godard
Publié le 26 janvier 2012 par Onarretetout
C’est incroyable comme les destins se mêlent. Le grand-père du conteur se trouvait sur le chemin de brigadistes à la frontière pyrénéenne. Sans vraiment comprendre ce qui arrivait, parce qu’il était conscrit, parce qu’ils étaient chassés par les franquistes. Le troisième chapitre de Résistances s’est ouvert selon le rite des deux premiers : les musiciens s’installent, puis le conteur entre en scène. Il arrache de sa propre histoire une page : cette fois c’est l’histoire que le grand-père racontait aux réunions de famille. Une histoire versifiée. Oh, pas des rimes riches : on n’a pas le temps de faire des manières et ce qu’on a à raconter n’est peut-être pas glorieux. Et il faut dire et dire pour tenter de combattre le cauchemar qui le poursuit depuis ses vingt ans. Et voilà que le souffle l’emporte, que le combat est devant nos yeux, dans nos oreilles, confus parfois, mais qu’on voudrait victorieux. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui la Bataille de l’Ebre. Perdue par les Républicains. Des hommes et des femmes ont alors fui l’Espagne pour fuir les nationalistes soutenus par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste. Le récit est saccadé et nous tient en haleine. Mais ce ne serait qu’un récit de combat comme un autre sans la conclusion sous forme de question (que je ne vous dirai pas ici) qui me renvoie, qui renvoie chacun de nous à sa responsabilité, à son cauchemar…
A Paris, à l’Espace Jemmapes, après le premier épisode (Marc, 1917) présenté en octobre 2011, le deuxième (Amélie, 1936) en novembre 2011, le troisième en janvier 2012 (Tristan, 1938), d’autres rendez-vous sont annoncés en mars 2012 (Inès, 1943), et en avril 2012 (Joseph, 1960).