Avec sa fille, elle occupe, au deuxième étage d'une maison, une pièce de 10m², éclairée par une fenêtre donnant sur les remparts.
Les murs sont nus, mais l'intérieur est propre, lavé chaque dimanche selon la coutume lilloise.
Le mobilier est réduit: lits aux mauvaises paillasses, une petite table, 2 chaises, un poêle délabré...2 cuillères, deux fourchettes, deux tasses, un poêlon, une lampe...
Elle est lingère, comme des centaines de femmes. Son travail consiste à tirer des fils, à un centimètre de distance, au fil de chaîne de la toile destinée à devenir le devant d'une chemise d'homme.
Quand tous les fils sont tirés, elle rejoint, deux par deux, les espaces par une couture.
Elle est payée 3F50 les cent plis.
La concurrence dans ce métier est très rude.
Trois fléaux guettent la lingère: la cécité, les malformations de la colonne vertébrale et le sel de plomb qui a servi à blanchir le tissu ...D'après P.Pierrard
la photo représente des peigneuses de lin.
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