Les effondrements de bâtiments à Cuba auraient pu être évités s’il n’y avait eu des pénuries répétées de matériaux de construction à cause du régime communiste.
Un article de Yoani Sanchez, depuis La Havane, Cuba
Je me suis immédiatement souvenue du nombre de fois où j’étais passé dans ce coin, effrayée devant le mauvais état des balcons et des murs. J’ai repensé à tous ces instants où je m’étais demandé comment il était possible que cet endroit près de s’effondrer soit encore habité. Pour les habitants de cet immeuble la baisse du prix des matériaux de construction, annoncée il y a seulement quelques semaines, est intervenue trop tard. Les dommages structurels dont souffrait cet immeuble n’étaient plus réparables, parce qu’ils étaient le résultant de l’indolence de l’État, des décennies de manque de peinture, de ciment et autres matériaux de réparation. Le gémissement entendu avant que le sol ne cède et que les murs ne s’effondrent, annonçait le râle architectural d’un quartier aux belles maisons mais déjà en phase terminale.
Jusqu’à présent les media officiels ont fait état de trois morts et six blessés dans l’effondrement de la rue Infanta. Des personnes qui ont vécu les derniers jours de leur vie à regarder en haut et à calculer combien de temps les poutres du toit résisteraient, redoutaient ce qui est finalement arrivé. Combien sont-ils dans cette capitale à risquer de connaitre le même sort ? Quelle solution urgente va-t-on trouver pour que ces tragédies ne fassent pas partie du scenario quotidien ? Nous n’accepterons pas une réponse du style « on va étudier le sujet pour appliquer des solutions de manière progressive ». Qu’on ne vienne pas non plus nous dire maintenant que la faute incombe aux résidents qui sont restés dans un lieu inhabitable. Où auraient-ils pu aller? Au lieu de ça, ce que nous exigeons, c’est que l’on construise, que l’on répare, que l’on nous protège.
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Traduction : Jean-Claude Marouby