Déjà quand j’étais en direction du SLM l’automne dernier, j’ai été attiré par l’affiche géante qui couvrait les parois du tunnel à la sortie du métro. Et quand j’ai mis les yeux sur l’exemplaire qui prônait sur les tablettes du kiosque chez De Mortagne et que j’ai lu le quatrième de couverture, je savais que je succomberais dans un avenir rapproché.
Quatrième de couverture:
Un hôpital psychiatrique
Des patients
Le 31 octobre
Un soir de pleine lune
La chambre 426
Voilà, sans détour et flafla. Cinq lignes courtes, efficaces et qui dressent la table.
D’emblée, je croyais vraiment avoir affaire avec un récit qui s’alignerait sur un genre de tueurs en séries à la Michael Myers. Dès les premiers chapitres ,on comprend que ce ne seras pas le cas. Mais, rassurez-vous, aucune déception ne s’est pointée à l’horizon, car l’intrigue qui s’est dessinée sous mes yeux a tôt fait de me charmer et je m’y suis faufiler sans résistance.
On retrouve Annabelle Tremblay, jeune femme qui arpente les couloirs des hôpitaux depuis sa jeune enfance. Une enfance assez mouvementée. Jumelle d’une sœur qui est portée disparue depuis l’adolescence , peu après la mort tragique de son jeune frère Jérémie, Annabelle doit maintenant affronter une autre épreuve: L’internement de sa mère à l’hôpital de Notre-Dame de la Croix. Un hôpital psychiatrique qui abritent de bien drôles de personnages.
Un jour, lorsqu’Annabelle rencontre un résident du nom de Jacques Beaudoin, un type charmant et d’”apparence normale”, sa vie prend un tout autre tournant. Ce dernier lui livre un message des plus surprenant: Fais Attention, Ils te surveillent….Ne parles pas à l’homme-grenouille, qu’il lui dit. Bah…histoire de cinglés qui n’a pas pris toutes ces pilules, se rassurent Annabelle. Et bien voilà que bientôt ses allégations viendront la hanter.
Un matin, Annabelle se réveille dans un piètre état. Elle a les idées embrumées. Des souvenirs. La soirée d’Halloween, les costumes,l’homme, ils sont sortis….Elle se voit couchée, touchée, des hommes, des mains, des corps. Un viol. Collectif. Des prières, des incantations, une secte. Un rituel. Et voilà que le mystère est lancé et que les craintes et les angoisses d’Annabelle se multiplient. Les douleurs du passé viendront rejoindre l’affolement dans lequel elle est maintenant plongée.
Madeleine Robitaille nous entraine entre dans un monde où les bondieuseries et les dérèglements psychiatriques font bon ménage. Pour avoir arpenter ces établissements dans ma vie familiale, je vous certifie que l’auteure nous rend une image assez réelle de la vie entre les murs de ces résidences. Associé ceci à une écriture fluide, franche et très limpide,on se retrouve avec un résultat agréable et une histoire qui nous garde en alerte jusqu’à la fin.
Et cette fin, elle en est toute une. Une chute réussie. Efficace et bien amenée. Quand on assiste peu de fois à ce genre de dénouement, on s’en délecte à chaque fois. J’ai lu ce genre de conclusion qu’une seule autre fois et c’étais il y a plus de dix ans, dans un roman de Patrick Sénécal (je ne vous dis pas lequel).
Alors, si l’envie vous prend de passer un bon moment de lecture dans une atmosphère quelque peu inquiétante, je vous invite à découvrir cet univers de Madeleine Robitaille et d’y franchir son antre …directement par le Chambre 426!
Chambre 426, Madeleine Robitaille, éditions de Mortagne, 2011, 369p.