Depuis longtemps, Le ravissement de Britney Spears, par fidélité à Jean Rolin mais il est là sur la table de nuit, entamé mais vite délaissé. Le propos était loufoque, un peu trop peut-être, ou prévisiblement loufoque. Un moment je reprendrais. Chaque lecture a son moment. Dans les fichiers il y avait Apprendre l’invention de François Bon qui attendait que j’investisse dans une tablette pour que je le termine enfin. Ensemble d’articles ou élocutions sur la pratique des ateliers d’écriture à travers lesquels apparaît en filigrane l’œuvre à venir, ses réflexions récentes sur le livre. Il y a dans ces paroles qu’il retient de ses pratiques d’ateliers d’écriture une poésie brute qui témoigne de zones à nous souvent obscures dans une langue qui, à ne pas être polie par l’école, parle plus vrai. Une langue enrichie de porter en elle, dans ses accrocs et tournures, les conditions dans lesquelles elle s’énonce. Dans les chiottes, lieu privilégié pour le recueillement, un Didi-Huberman amorcé il y a plusieurs mois (j’aurais lu dernièrement son écorces, sur Auschwitz), Le théâtre et son double d’Artaud trouvé chez un bouquiniste en vacances. Longtemps il y a eu Pilote de guerre de Saint-Exupéry et ce qu’il nous fait partager de la vision aérienne, l’absurdité de la guerre. Dernièrement, les entretiens de David Hockney, terminé. Un gars étonnant, libre d’expérimenter, encore curieux comme un enfant. On ne sait pas toujours si c’est heureux ou dégueulasse. Par dessus, Sous le néflier de Serena débuté par curiosité, trop hâtivement, alors que je savais trop de choses en cours, un recueil de propos de Pierre Soulages attrapé chez un soldeur à Paris et débuté dans le train retour et qui m’occupe alors. Toujours fasciné par la rigueur conceptuelle, la ligne tracée droit. Ce besoin constant de faire retour sur chaque geste, chaque intuition pour en dégager le sens profond. Le fameux : « ce que je fais m’apprend ce que je cherche ». Je me sens très proche paradoxalement de sa façon de concevoir l’œuvre comme un objet qui doit se présenter, nu, frontal. Il y a quelque chose de l’aveuglement de l’image. J’aimerais parvenir à cette radicalité qui simplifie sans aller à la facilité mais plutôt en renforçant l’impact. Il me fait penser à Pierre Bergounioux : on n’a pas toujours envie d’être d’accord, mais cette clarté fait du bien. Dans le dernier trajet en train, C’était ça de Joachim Séné, en numérique. Exercice d’écriture quotidienne faisant retour sur son expérience d’employé. Je me rappelle des mails échangés à l’époque où il me disait envisager de proposer ses services de programmeur ou webmestre aux artistes. Un livre qui parlera à plus d’un et qui me renvoie à ce que je retrouve d’insupportable dans le travail : le quotidien réglé jusqu’à l’abrutissement, le gout de papier de ces heures grises, l’inhumanité du nombre qui vous insignifie, la perte du sens, la dilution du désir. Souvent j’ai eu envi d’écrire ce livre, en restait à un dégoût inobjectif lâché aux heures noires. Je pense au journal de Pierre Bergounioux dont j’ai découvert aujourd’hui le dernier tome et dont la lecture des précédents m’avait laissé cette impression d’âpreté, d’usure et d’opiniâtreté aussi. Carnet de notes de Bergounioux donc, à ajouter à la pile des lectures à venir. Mais il y en a tant déjà accumulés ces derniers mois : ces écrits sur l’art de Desnos, achetés à l’aveugle, pour mon lointain attachement à l’auteur, Dépaysements de Jean-Christophe Bailly qui accompagne son La ville à l’œuvre, débuté il y a quelque temps mais laissé inexplicablement de côté, achetés en raison de préoccupations professionnelles dira-t-on : toujours ce travail sur le paysage, le déplacement, la ville. Les fiévreuses de Séréna, lu à sa moitié, mis en pause. Acheté sur à la lecture enthousiaste que j’avais fait d’Isabelle de dos, puis de Basse ville à cause aussi du rapport texte/image, mais que j’ai trouvé rêche, qui n’a pas trouvé son moment. Remplacé par Ecole : mission accomplie de Bergounioux que je n’avais pas acheté à sa sortie et qui renvoie si bien à des questions que je me pose en ce moment qu’il m’a retenu à l’exclusive plusieurs jours. Il y en a un autre, calé contre ceux-là sur l’étagère, prêté par un ami. En numérique, Cuisine d’Emaz, notes quotidiennes sur son travail d’écriture que l’on suit depuis Lichen puis Cambouis. On voudrait extraire chaque phrase tant elle semble pesée mais c’est un livre qui, comme les précédents, porte son cours, tient d’être une expérience quotidienne. Un essai sur Grotz, parce que soldé avec Mort à crédit de Céline que je voulais lire enfin en entier et que j’avais entamé aussi avant l’été et posé de côté sur la table de nuit avant qu’il regagne l’étagère. Kerouac, Sur la route, jamais lu alors que j’avais souvent pensé qu’il était une référence pour ce que je cherchais. Sur l’accoudoir du canapé, l’épaisse tranche du catalogue des Frères Chapuisat, beau livre somme sur leurs divers projets in situ s’achevant par la très belle exposition du Centre Culturel Suisse à Paris. A concurrence, le Picasso de Philippe Dagen sorti en édition abordable et dont j’étais curieux depuis que nous avions failli conclure un échange. Les écrits sur la photographie de Pierre Marc Orlan pour perfectionner mon idée du « fantastique social ». Henri Calet parce que depuis quelques semaines me revient fréquemment son testamentaire « ne me secouez pas car je suis plein de larmes ». Austerlitz de Sebald, conseillé par un amateur de Sebald. Un Gide sur l’art, par curiosité et parce que je discutais dernièrement avec un ami peintre de la question du sujet en art. A tout ça s’ajoutent les BD, défrichage total. On vit avec les livres, ils doublent le monde.
Depuis longtemps, Le ravissement de Britney Spears, par fidélité à Jean Rolin mais il est là sur la table de nuit, entamé mais vite délaissé. Le propos était loufoque, un peu trop peut-être, ou prévisiblement loufoque. Un moment je reprendrais. Chaque lecture a son moment. Dans les fichiers il y avait Apprendre l’invention de François Bon qui attendait que j’investisse dans une tablette pour que je le termine enfin. Ensemble d’articles ou élocutions sur la pratique des ateliers d’écriture à travers lesquels apparaît en filigrane l’œuvre à venir, ses réflexions récentes sur le livre. Il y a dans ces paroles qu’il retient de ses pratiques d’ateliers d’écriture une poésie brute qui témoigne de zones à nous souvent obscures dans une langue qui, à ne pas être polie par l’école, parle plus vrai. Une langue enrichie de porter en elle, dans ses accrocs et tournures, les conditions dans lesquelles elle s’énonce. Dans les chiottes, lieu privilégié pour le recueillement, un Didi-Huberman amorcé il y a plusieurs mois (j’aurais lu dernièrement son écorces, sur Auschwitz), Le théâtre et son double d’Artaud trouvé chez un bouquiniste en vacances. Longtemps il y a eu Pilote de guerre de Saint-Exupéry et ce qu’il nous fait partager de la vision aérienne, l’absurdité de la guerre. Dernièrement, les entretiens de David Hockney, terminé. Un gars étonnant, libre d’expérimenter, encore curieux comme un enfant. On ne sait pas toujours si c’est heureux ou dégueulasse. Par dessus, Sous le néflier de Serena débuté par curiosité, trop hâtivement, alors que je savais trop de choses en cours, un recueil de propos de Pierre Soulages attrapé chez un soldeur à Paris et débuté dans le train retour et qui m’occupe alors. Toujours fasciné par la rigueur conceptuelle, la ligne tracée droit. Ce besoin constant de faire retour sur chaque geste, chaque intuition pour en dégager le sens profond. Le fameux : « ce que je fais m’apprend ce que je cherche ». Je me sens très proche paradoxalement de sa façon de concevoir l’œuvre comme un objet qui doit se présenter, nu, frontal. Il y a quelque chose de l’aveuglement de l’image. J’aimerais parvenir à cette radicalité qui simplifie sans aller à la facilité mais plutôt en renforçant l’impact. Il me fait penser à Pierre Bergounioux : on n’a pas toujours envie d’être d’accord, mais cette clarté fait du bien. Dans le dernier trajet en train, C’était ça de Joachim Séné, en numérique. Exercice d’écriture quotidienne faisant retour sur son expérience d’employé. Je me rappelle des mails échangés à l’époque où il me disait envisager de proposer ses services de programmeur ou webmestre aux artistes. Un livre qui parlera à plus d’un et qui me renvoie à ce que je retrouve d’insupportable dans le travail : le quotidien réglé jusqu’à l’abrutissement, le gout de papier de ces heures grises, l’inhumanité du nombre qui vous insignifie, la perte du sens, la dilution du désir. Souvent j’ai eu envi d’écrire ce livre, en restait à un dégoût inobjectif lâché aux heures noires. Je pense au journal de Pierre Bergounioux dont j’ai découvert aujourd’hui le dernier tome et dont la lecture des précédents m’avait laissé cette impression d’âpreté, d’usure et d’opiniâtreté aussi. Carnet de notes de Bergounioux donc, à ajouter à la pile des lectures à venir. Mais il y en a tant déjà accumulés ces derniers mois : ces écrits sur l’art de Desnos, achetés à l’aveugle, pour mon lointain attachement à l’auteur, Dépaysements de Jean-Christophe Bailly qui accompagne son La ville à l’œuvre, débuté il y a quelque temps mais laissé inexplicablement de côté, achetés en raison de préoccupations professionnelles dira-t-on : toujours ce travail sur le paysage, le déplacement, la ville. Les fiévreuses de Séréna, lu à sa moitié, mis en pause. Acheté sur à la lecture enthousiaste que j’avais fait d’Isabelle de dos, puis de Basse ville à cause aussi du rapport texte/image, mais que j’ai trouvé rêche, qui n’a pas trouvé son moment. Remplacé par Ecole : mission accomplie de Bergounioux que je n’avais pas acheté à sa sortie et qui renvoie si bien à des questions que je me pose en ce moment qu’il m’a retenu à l’exclusive plusieurs jours. Il y en a un autre, calé contre ceux-là sur l’étagère, prêté par un ami. En numérique, Cuisine d’Emaz, notes quotidiennes sur son travail d’écriture que l’on suit depuis Lichen puis Cambouis. On voudrait extraire chaque phrase tant elle semble pesée mais c’est un livre qui, comme les précédents, porte son cours, tient d’être une expérience quotidienne. Un essai sur Grotz, parce que soldé avec Mort à crédit de Céline que je voulais lire enfin en entier et que j’avais entamé aussi avant l’été et posé de côté sur la table de nuit avant qu’il regagne l’étagère. Kerouac, Sur la route, jamais lu alors que j’avais souvent pensé qu’il était une référence pour ce que je cherchais. Sur l’accoudoir du canapé, l’épaisse tranche du catalogue des Frères Chapuisat, beau livre somme sur leurs divers projets in situ s’achevant par la très belle exposition du Centre Culturel Suisse à Paris. A concurrence, le Picasso de Philippe Dagen sorti en édition abordable et dont j’étais curieux depuis que nous avions failli conclure un échange. Les écrits sur la photographie de Pierre Marc Orlan pour perfectionner mon idée du « fantastique social ». Henri Calet parce que depuis quelques semaines me revient fréquemment son testamentaire « ne me secouez pas car je suis plein de larmes ». Austerlitz de Sebald, conseillé par un amateur de Sebald. Un Gide sur l’art, par curiosité et parce que je discutais dernièrement avec un ami peintre de la question du sujet en art. A tout ça s’ajoutent les BD, défrichage total. On vit avec les livres, ils doublent le monde.