Que d'agitation inutile ! Quel spectacle pathétique que ces responsables de toutes sortes qui s'enfoncent toujours davantage en essayant de démontrer contre les faits qu'ils seraient des chevaliers blancs, que nous n'aurions rien compris à leurs vertus et que ce ne serait pas leur impéritie qui les aurait plongés dans la mouise où ils se trouvent aujourd'hui.
Et ce dans tous les domaines. Commençons par ce monsieur Richard, patron d'Orange, entreprise pourtant condamnée pour entente illicite sur les tarifs il n'y a pas si longtemps, et qui vient proclamer, sans le début d'une preuve, que des clients qui l'auraient quitté pour Free Mobile, déjà déçus, reviendraient au bercail la queue basse...
Alors que dans la réalité, Free Mobile, victime de son succès, n'a servi à ce jour que le quart des demandes qu'il reçoit. Si déception il y a, c'est celle de devoir attendre plus longtemps d'être connecté chez Free, -ce qui est mon cas-, ce qui ne me donne pas pour autant envie de revenir chez mon opérateur précédent, qui n'était d'ailleurs pas Orange. La semaine d'avant, Orange avait même laissé entendre que le réseau de Free n'aurait pas fonctionné.....
Il y a aussi l'involontaire complicité des auteurs de la loi sur le génocide arménien et de ces braves Turcs qui pestent contre elle. Alors que, hormis chez certains négationnistes qu'on n'empêchera jamais de déblatérer, le génocide arménien n'était l'objet d'aucune contestation, le voilà devenu, par la disgrâce de cette fausse bonne intention, l'objet d'un débat médiatique qui donne un écho immérité à la voix de ses opposants.Du côté du législateurs français, la « bonne intention supposée » est complètement noyée dans le doute semé par l'opportunisme électoral de l'opération, et du côté des Turcs, la vigueur du reniement est révélatrice de la poussière cachée sous le tapis : s'ils n'avaient rien à se reprocher, ils ne s'exciteraient pas de la sorte ! Manifestement, ils ont un caillou dans la chaussure, et ça les gène pour marcher.
Voilà maintenant l'enflure des arguments qui vide sur la place publique les drames de l'histoire qui n'ont pas bénéficié de pareil traitement : L’Algérie, le Vietnam, etc...
On aurait mieux fait de se taire de part et d'autre, avec cette mesure qui sent la récupération électorale et cette protestation qui révèle une culpabilité mal assumée.
Et encore dans un autre domaine : Récemment, je vous parlais de monsieur Guéant qui a voulu faire interdire le site « Copwatch » , et qui a obtenu pour seul résultat que ledit site, inaccessible par son URL officielle, est désormais consultable sur une dizaine de sites-miroirs tous hors d'atteinte de la justice française.Les majors américaines viennent de réitérer le coup avec la fermeture de MégaUpload, qui a fait sauter de joie Sarkozy. .
Enfin, sauter de joie, c'est peu dire pour un zébulon aussi tressautant, mais disons qu'il a manifesté sa satisfaction.
Et qu'apprenons-nous aujourd'hui ? Que MegaUpload s’apprêtait à mettre en place un système qui aurait permis à n'importe quel artiste de publier ses œuvres sur le net avec rétribution directe, en se passant notamment de l'approbation et surtout de la gloutonnerie des maisons de production !
Il faut savoir que moins de 2% des artistes de toutes sortes (musique, littérature) trouvent un éditeur ou un producteur, mais que l'actualité nous a montré qu'un certains nombre de ces « recalés » avaient trouvé leur notoriété et leur public en mettant leurs œuvres en ligne.Il semblerait donc que les majors, moteurs de cette condamnation, ne défendent pas tant la rémunération des artistes que leur pré carré : Rémunérer les artistes, oui, mais pas sans se servir au passage. Tout ce qui peut se produire hors de leur emprise ne doit pas se produire.
Affaire à suivre, qui promet d'être intéressante. Car l'énorme trafic de MegaUpload n'était pas constitué que de fichiers illégaux, loin de là...Nombre de particuliers et d'entreprises ont perdu là tout ou partie de leurs archives ou de leurs documents de travail, car il revenait beaucoup moins cher de stocker de grosses données sur MegaUpload que de s'offrir un serveur interne...
Et enfin, l'hyper-agitation de Sarkozy, qui trouve aujourd'hui indispensables plein de choses qu'il récusait hier (taxe Tobin, TVA sociale, police de proximité, etc...) n'est-elle pas très improductive ? Ses contorsions de poisson pris dans le filet d'un échec programmé rendent-elles crédibles les exhortations de monsieur « Qu'est ce que je dois faire ? Ben je vais vous le dire... » ?