Après une semaine dédiée à la mode masculine, Paris accueille depuis le lundi 23 janvier la fashion week Haute Couture.
Quelle est la différence avec le prêt-à-porter me direz-vous ? La haute couture s’organise autour de « maisons de haute couture », et est une appellation juridiquement protégée. Les maisons qui participent aux défilés doivent répondre à un certain nombre de critères (travail réalisé à la main dans les ateliers de la maison, nombre d’employés, nombre de modèles, participation à un quota de grands défilés, utilisation d’une certaine surface de tissu). Elle joue le rôle d’avant-garde dans le secteur de la mode.
Les modèles présentés étaient ceux de la saison printemps-été 2012. Petite aperçu de nos coups de cœur lors des défilés de nos couturiers préférées.
Chanel
Mardi matin au Grand Palais, Karl Lagerfeld a encore une fois surpris ses invités en présentant sa collection printemps-été 2012 dans une carlingue d’avion. Ambiance en plein vol assumée à 100% : nombre d’invités limité, sièges avec accoudoirs, moquette signée du double C, chaque porte-bagage s’allumait le long du couloir au passage des modèles.
Pour cette collection, Lagerfeld avait décidé de mettre à l’honneur le bleu, 154 différentes teintes différentes ont été utilisées. Et comme il le précisait en coulisses (Coco )« Chanel a fait beaucoup de marine, mais pas de dégradés de bleus ». Pour le créateur, le bleu est aussi la couleur de l’air, du ciel…
Autres détails à noter : des encolures larges, des manches bouffantes, beaucoup de longueurs différentes (du long pour le jour, du court pour la nuit), des broderies, mais toujours un bout de mousseline ou de tulle qui reste vierge.
Dior
La maison de couture française a choisi de présenter les collections le lundi après-midi l’ambiance est plus feutrée dans les salons gris perle Christian Dior de l’avenue Montaigne. Après le départ de Galliano, toujours pas remplacé c’est Bill Gaytten, son ancien bras droit qui a assuré l’intérim.
Tout n’était que douceur et quiétude. Le défilé centré autour de l’idée de transparence présentait minutieux travail des ateliers.
40 passages avec en point d’orgue la présentation d’une série de robes du soir aux jupes de tulle gigantesques et majestueuses. L’esprit New Look des années 40s-50s plane sur le défilé, avec des tenues toutes très marquées à la taille, certaines rebrodées, ou gonflées d’organza. On remarque les gants, les bandeaux en soie, les exceptionnels boleros en crocodile et autruche, magnifiquement manufacturés.
Armani Privé
La collection Armani Privé a été présentée dans une aile du Grand Palais.
Le créateur italien a surpris en proposant 44 silhouettes de femme très reptiliennes. Les tenues brillent, ondulent, et semblent recouvertes par des écailles de serpent. L’allure est assez sport et on retrouve les lignes « Armaniennes » : blazers courts et épaulés, dépourvus de boutons, pantalons fuselés, mais aussi robes fourreaux brodées de paillettes et cristaux. La collection joue sur les couleurs acidulées allant du vert anis au granny smith.
On hésite entre ces looks de working girl futuristes ou de sirènes fluo.
On remarque les mitaines serpent, les masques en résille rebrodés de perle, les bibis serpentins noirs et les pochettes bijoux.
Atelier Versace
Cela faisait huit ans que la griffe italienne n’avait pas défilé à Paris. Pour son grand retour, la marque offre 14 silhouettes de femmes amazones vêtues d’armures sculpturales et scintillantes présentées sur un gigantesque escalier doré.
Donatella Versace a voulu définitivement proposer l’image d’une femme battante. Les épaules sont carennées et les tailles étranglées. Les empiècements de métal et les couleurs flashy créent un condensé d’énergie en épousant les courbes du corps. Courtes, longues, surmontées d’un corset, ces robes donnent une nouvelle définition de la femme haute couture.
Rendez-vous vendredi, pour une deuxième chronique sur les défilés de cette Fashion Week Haute Couture parisienne.
Isadora C.