Chairlift – Something

C’est l’hiver : le froid, les tétons qui pointent, et les sourcils congelés qui nous donnent une ressemblance assez angoissante avec Domenech. Mais l’hiver c’est aussi les boules de neige dans les yeux, le ski, les télésièges sur lesquels on peut faire coucou à des gens que l’on ne connaît pas. 

   Cependant notre époque, fait que ces télésièges, sont bien trop difficiles d’accès pour un trop grand nombre de personnes et d’animaux, quand on pense que nos pauvres chiens doivent rester à la maison et se déguiser pour prendre la dinette avec notre plus petite fille, on se demande si la mort ne serait pas une sorte de libération pour notre chien saucisse.

   Heureusement, Chairlift (télésiège) est là pour rétablir la loi, un télésiège qui chante c’est limite mieux qu’un télésiège qui grince et qui peut nous lâcher dans le vide à tout moment.

   Chairlift, qui tire surement son nom de la drogue, est un groupe indie/pop/électronique américain, qui a été fondé en 2005. Désormais composé par deux membres actifs, Caroline Polachek (Vocal/synthé) et Patrick Wimberly (Homme Orchestre), Chairlift nous livre en cette belle année 2012, un nouvel album assez charmant, Something.           

   Un album, qui donne une suite au précédent Does You Insprire You sorti en 2008, qui nous avait marqué avec des chansons douces comme Don’t Give a Damn, des chansons prenantes comme Evident Utensil, ou des chansons marketing comme Bruises (Apple coupable). Chairlift, c’est avant tout une liaison à la fois étroite et large avec MGMT (cover de Evident Ustensil, concerts en commun), mais ils ont réussit, là où les managers ont un peu échoué, c’est à dire nous offrir un nouvel opus, qui garde les bonnes bases mais qui offre un petit plus. La comparaison n’a donc plus lieu d’être.

   Something (Kanine Records), composé par 11 chansons, se voit comme être un bon cadeau, d’un groupe que l’on n’attendait pas forcément au tournant. C’est un peu l’invité surprise en soirée que personne ne connaît, et qui réussit à chopper toutes les meufs présentes grâce à un humour décapant. Une sauce plus remuée pour un album plus pop, on reconnaît ce qu’on a aimé chez eux, mais on est séduit par la nouvelle formule. 

   Sidewalk Safari, des sons tordus, pour en arriver à une mélodie sensuelle, qui reste dans la tête comme une bonne pub de René la taupe. Le safari n’a jamais était aussi plaisant, les animaux sont tous roses et violets, et viennent nous faire des câlins. Une danse improvisée avec les zèbres vient clore une journée dont on se rappellera toute sa vie.

   Take it out on me, la perle de l’album. Une chanson qui nous entraîne assez loin, la voix de Caroline prend toute sa splendeur, et donne une bonne raison d’écouter cet album en entier. Être dans un champ de blé tout nu avec sa bien aimée en robe de saison,  et lui courir après en criant des « JTM TROP » devient tout à fait normal le temps de cette chanson paradisiaque.

   Met Before, un feu d’artifice qui a un goût familier, qui nous rappel un peu la beauté de la vie, mais aussi sa rapidité.  On décide d’apprécier chaque minute, on parle à tout le monde en faisant genre qu’on les a tous déjà vu quelque part, mais on passe plus un blaireau qui a des soucis intestinaux. 

   Guilty as Charged, dans le tribunal on ne fait plus vraiment le malin. Face aux juges et ses accusations, on essaye de se justifier, mais nos arguments paraissent aussi vrai que les pubs megaupload (R.I.P.) qui nous promettent une musculature hallucinante en 4 semaines. On finit par tout avouer, pour finir sa soirée dans un club sado-maso, car on se rend compte qu’on adore être coupable et se faire punir.

   Something prouve que Chairlift ne fait pas partie de cette hype dans laquelle on avait pu les enfermer. Un deuxième album qui nous laisse penser que Chairlift a encore son chemin à faire avec beaucoup de choses à nous apporter.

La douceur tordue du début de l’année, Haribo a du soucis à se faire.