Le succès ou l’échec d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux est-il le fait du hasard ?
C’est probablement la question que l’on doit se poser en ce moment chez McDonald’s suite à leur opération manquée sur Twitter.
Il y a quelques jours, McDo USA envoyait un Tweet incluant un lien vers une vidéo institutionnelle ( voir la video sur YouTube). Dans l’espoir de faire le buzz, McDo utilisait le hashtag #MCStories.
A l’inverse de l’effet recherché, les internautes (Twittos en l’occurrence) détournèrent le message pour ridiculiser la marque en utilisant le hashtag préconisé bien sûr.
En fait, le hasard n’a rien à voir dans tout cela, même si l’utilisation des réseaux sociaux est toujours à double tranchant pour une entreprise. Une préparation aléatoire, pour ne pas dire inexistante, aura des conséquences désastreuses sur les réactions autant que sur sa capacité à réagir et à les gérer.
1ère condition : la veille
A la lecture des tweets qui réagissaient contre McDonald’s, il est évident une fois de plus qu’une veille scrupuleuse de ce qui se dit sur une marque et ses produits ou services est un préalable indispensable.
Cette veille des conversations sur les réseaux sociaux permet d’identifier les types de critiques et leur fréquence. Bien sûr, la veille ne sert pas uniquement qu’à identifier les critiques mais également les commentaires positifs et les attentes vis à vis de la marque.
Pour être efficace, la veille doit prendre en compte l’ensemble de l’éco-système de la marque : ses produits ou services, ses dirigeants, ses concurrents, son activité, ses partenaires, ses fournisseurs,…
Cette collecte d’informations sera le point de départ de la 2ème condition de réussite, la stratégie, et sera ensuite le baromètre permettant de s’assurer de l’impact de ses actions.
2ème condition : la stratégie
Une présence sur les réseaux sociaux ne se résume pas à la création d’une page Facebook ou d’un compte Twitter.
Pourquoi faut-il parler d’un plan stratégique de présence social media ?
Parce que les attentes de nos cibles ne sont pas les mêmes en fonction du média sur lesquel nous nous adressons à elles. Il ne faut plus parler d’un plan de communication, mais d’un plan de communicationS.
Il faut recentrer son approche vers les clients. Toute tentative de conserver les anciennes habitudes de communication en déclinant systématiquement le même message sur tous ses supports de communication risque immanquablement d’être sanctionné, soit en ne rencontrant pas sa cible, soit en faisant l’objet de critiques.
Il ne faut pas espérer le moindre retour positif si l’on n’adapte pas son message à sa cible et au média utilisé.
Twitter est-il le bon endroit pour de l’auto-promotion ? Certainement pas.
Sur les réseaux sociaux, les internautes attendent des offres commerciales, des promotions. La publicité institutionnelle n’y a pas vraiment sa place. Il existe déjà des médias dédiés à ce type de communication. Il ne faut pas mélanger les genres.
Sur la page Facebook de McDonald’s, les messages qui remportent le plus l’adhésion par le nombre de ‘J’aime’ et de commentaires, concernent des offres commerciales. D’ailleurs Facebook n’a pas du tout réagit comme Twitter puisque la même communication est diffusée par McDo dans un onglet dédié de sa page Facebook. Preuve que les attentes (et l’audience) diffèrent en fonction du média.
Il n’est donc pas surprenant qu’en réaction, les internautes décident de détourner le message de la marque pour la sanctionner d’une communication qui n’était pas adaptée au média et à l’usage qui en est fait, alors même que le compte Twitter de McDonald’s annonce son objectif, qui est d’être à l’écoute de ses clients.
Quelle que soit la taille et la renommée de l’entreprise, une présence réussie sur les raisons sociaux ne peut pas laisser de place au hasard. Il faut définir ses objectifs, ses cibles et les médias adaptés puis se tenir à la ligne éditoriale fixée pour chaque angle de communication (prospection, fidélisation, service client, notoriété, B2B, B2C,…).
Utiliser tous ses leviers de communication pour relayer un message identique est inapproprié et peut se révéler désastreux. L’exemple de McDo en est une preuve supplémentaire.
Auteur : Frédéric Foschiani – QSN-DigiTal – www.qsn-digital.com