Soul & the mood (edition speciale) : hommage a etta james

Publié le 25 janvier 2012 par Kayrhythm

HOMMAGE A ETTA JAMES

By Lilie K., en exclusivité et uniquement chez Kay Rhythm

Bonjour, et bienvenue dans la rubrique Soul & the Mood !

La Musique a le pouvoir incroyable d’influencer nos humeurs, de rythmer notre quotidien et de rassembler les gens. Chacun a une affinité particulière pour un genre musical voire plusieurs ; en ce qui me concerne, j’aime énormément la Soul et j’espère pouvoir partager l’intérêt que j’ai avec vous grâce à l’opportunité que Kay m’a donné.


Elle aurait eu soixante-quatorze ans aujourd’hui.

Elle, c’est Etta James qui, comme vous le savez sûrement, s’est éteinte vendredi dernier en Californie, des suites d’une leucémie.

De son vrai nom Jamesetta Hawkins, Etta était d’abord une fêlure. Dès sa naissance Jamesetta fût confrontée à la dureté des relations humaines : née d’une mère-adolescente (Dorothy Hawkins, qui l’a eu a quatorze ans) et d’un père inconnu, elle passe son enfance californienne entre une tante prostituée, une mère adoptive qui meure l’année de ses douze ans et un père adoptif un peu trop porté sur la bouteille…une magnifique entrée dans la Vie, n’est-ce pas ? Cette fêlure si tôt installée, avec laquelle elle cohabitera une grande partie de son existence…


Etta, c’était également une rencontre, celle avec celui qui va changer sa carrière musicale : Leonard Chess, patron du label Chess Records, l’un des labels les plus importants de l’histoire du Blues, et qui a joué un rôle considérable dans la popularisation du Rythm’n’Blues et du Rock. Cette rencontre sera marquée par une série de succès musicaux dont “Something’s Got A Hold On Me”, “I’d Rather Go Blind”, “I Just Want To Make Love To You” et le très célèbre “At Last”. Au fait, juste comme ça, écoutez les premières notes de “Something’s Got A Hold On Me”…ça y est, vous reconnaissez la mélodie ?

Ne vous fiez pas à son visage poupin, à son air avenant et son sourire espiègle : Mlle Hawkins avait un tempérament de feu ! C’est d’ailleurs grâce à cette force de caractère qu’elle se fera remarquer, à l’insu de sa véritable mère (retrouvée au début des années 50), par Johnny Otis, célèbre musicien de l’époque. C’est encore grâce à cette force de caractère qu’elle a interprété ses titres magnifiques, animés par l’amertume, la colère et l’amour ; c’est toujours grâce à cette force de caractère qu’elle a lutté, tout au long de sa vie, contre ses addictions à l’héroïne et à l’alcool. Femme de caractère jusqu’au bout, elle a même été jusqu’à lyncher Beyoncé Knowles (qui a joué le rôle d’Etta James en 2008 dans le film “Cadillac Records”, ndlr) à propos de son interprétation de “At Last” lors de l’investiture de Barack Obama :

« Votre président, celui avec les grandes oreilles, il a pris cette femme pour chanter MA chanson. Elle va se faire botter le cul ! La grande Beyoncé…Je hais Beyoncé ! ».

Sympa !

Mais Etta , c’était surtout une voix : l’une des plus chaleureuses, des plus rauques de la musique noire. Une voix versatile, car elle passait du Blues à la Soul ou du Rythm’n’Blues au Rock avec facilité étonnante pour son époque. Une voix, source d’inspiration de nombreuses vocalistes comme Beyoncé, Adele ou Christina Aguilera. Une voix qui, espérons le, sera dignement honorée par ses pairs dans diverses émissions télévisées américaines.