Beigbeder j'en ai déjà parlé par ici parce que j'apprécie vraiment beaucoup ce qu'il écrit.
Quand son film a été annoncé, j'étais impatiente de voir ce que pouvait donner la transposition de ce roman que j'avais beaucoup aimé sur grand écran. D'autant qu'il était annoncé qu'il s'était lui-même collé à cette adaptation.
Comme il fallait s'y attendre, je suis tombée amoureuse de Marc Marronnier (incarné par Gaspard Proust).
Comme je ne m'y attendais pas je suis aussi un peu tombée amoureuse d'Alice (incarnée par la divine Louise Bourgoin).
Bon, comme je me dis que tout le monde n'a pas forcément lu le roman je m'en vais tenter de t'en livrer un court résumé : Marc Maronnier est un trentenaire parisien désabusé sortant tout juste d'un divorce qui l'a brisé.
Alors qu'il s'évertue à faire face tant bien que mal et qu'il tente de noyer son mal-être dans l'alcool et les soirées, il décide de coucher sur papier ses désillusions sur l'amour. Résilience.
Sauf qu'il rencontre Alice. Qui va immédiatement provoquer chez lui la remise en question de tous ses principes d'homme blessé-blasé.
Sauf qu'il est sur le point d'être publié. Et qu'au vu de la réaction de sa belle vis à vis du roman, il décide de lui cacher qu'il en est l'auteur.
Pour le reste, il faudra que tu ailles voir le film...
Evoluant dans un milieu où la stabilité affective ne semble pas être la norme, Marc Marronnier, perdu, jongle avec ses propres angoisses, celles que les autres projettent sur lui et l'aigreur que peut lui inspirer le bonheur de ceux qui l'entourent.
Beigbeder signe une comédie sentimentale douce-amère, sans mièvrerie, bourrée de formules efficaces et d'idées surprenantes (souvent marrantes) (d'ailleurs je reste convaincue que plusieurs visionnages sont nécessaires pour apprécier tous les clins d'oeil dispersés ça et là dans le film, certains sont évidents, d'autres plus subtils et je suis intimement convaincue que quelques uns m'ont échappé).
Son cynisme, son égocentrisme et son état dépressif font de Marronier un homme attachant, naïf et désabusé. Sans doute ce clown triste suscitera t'il l'exaspération de certains mais je l'ai vraiment aimé. Du début à la fin (encore que la toute fin... mais bon).
Le spectateur resort de la projection comme après avoir pris une grande bouffée d'air frais, revigoré et léger. Gavé de bons mots, avec la sensation d'avoir partagé un bon moment avec une équipe sacrément bien choisie.
Car les acteurs tiennent la route (j'avais eu un peu peur en tombant sur un extrait où le jeu m'avait paru assez mauvais me boilà rassurée) : Gaspard Proust assure, Louise Bourgoin rayonne, JoeyStarr -on ne peut plus à contre-emploi- s'en tire bien...Et que dire de la mère castratrice jouée par Annie Duperey qui est un petit régal de personnage cliché parfaitement bien campé.
Mixant un peu de ce qui a concordé à créer son personnage et son oeuvre depuis quelques années, Beigbeder réussit à livrer un film qui lui ressemble et ne rentre pas vraiment dans les cases habituelles. Une vraie création. A la hauteur de ce que j'en attendais.
Extrait 1 : Clairvoyance et originalité, sens de la formule bien aiguisé, Beigbeder bien inspiré :
L'AMOUR DURE TROIS ANS extrait SMS par europacorp
Extrait 2 : Beigbeder se livre à de multiples reprises à l'exercice de l'autodérision : savoureux :)
L'AMOUR DURE TROIS ANS - extrait Editrice par europacorp
Oh et j'allais oublier, la BO est à tomber...il y a même des extraits de celle de Peau d'âne dedans. Par-fait!