Ce sont les Prs Roger Henrion et Paul Vert, de l'Académie de Médecine qui recommandent aujourd'hui la prudence autour de l'expérience d'incitation à une sortie précoce de maternité actuellement menée dans plusieurs départements par la Caisse Nationale d'Assurance Maladie. Face à l'extension possible, à toute la France, de ce programme d'accompagnement du retour à domicile, l'Académie rappelle le caractère strictement médical de la prescription de sortie de maternité.
Dans les premiers jours qui suivent une naissance, tant le nouveau-né que sa mère, traversent une période d'adaptation physiologique complexe non exempte de risques, nécessitant une surveillance médicale particulièrement vigilante. C'est pourquoi, l'Académie nationale de médecine, sans méconnaître aucunement l'intérêt des sorties précoces de maternité, rappelle ses recommandations de 2005
Pour le nouveau-né normal à terme, un retour à domicile systématique avant 3 jours révolus n'est pas souhaitable.
- La prescription de sortie de maternité doit conserver un caractère médical tant pour la mère que pour l'enfant.
- Elle doit être décidée au cas par cas, en l'absence de toute contre-indication médicale ou sociale, chez une femme volontaire et dûment informée, sans impératif d'ordre administratif.
- Le suivi médical, psychologique et social de la femme et de son nouveau-né nécessite une parfaite connexion entre les maternités et les sages-femmes libérales amenées à suivre la femme et son nouveau-né, afin d'assurer la continuité des soins.
- Les sages-femmes doivent être préalablement informées du dossier ou connaître la femme.
Qualité de soins et garantie de sécurité équivalentes à celles proposées en maternité, c'est ce que devrait garantir ce programme, insiste l'Académie qui considère 2 visites à domicile comme un strict minimum de suivi mais en recommande 3, dans l'idéal. La disponibilité de la sage-femme est également une condition indispensable à la sécurité de la mère et de l'enfant.
D'autre part, l'Académie appelle à une nouvelle évaluation concertée de ce programme, avant extension à toute la France, tenant compte des exigences d'accompagnement de l'allaitement maternel, de l'implication nécessaire de l'ensemble des professionnels de la périnatalité et des impératifs de gestion éventuelle des urgences en cas d'ictère, d'infection ou de décompensation d'une affection congénitale chez le nouveau-né, d'hémorragie, d'infection ou de dépression chez la mère.
Source: Communiqué Académie de Médecine (Visuel Santé log Petite Enfance N°13- Fotolia)
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