Copé a promis de massacrer Hollande à la tronçonneuse. Élégant, non ? Démocratique, non ? A l'usage, les sondeurs nous affirment que cette tactique (on ne peut pas parler de stratégie à ce degré de bêtise) favorise le candidat socialiste-PRG. Plus ils tapent sur lui avec des arguments débiles, plus la crédibilité de François Hollande se renforce. C'est ce qu'on appelle l'effet boomerang ou plutôt : si tu craches en l'air… et Nadine Morano n'épargne pas sa salive.
Evidemment, quand on s'intéresse aux problèmes de la vraie vie, la croissance, le chômage, le pouvoir d'achat, la hausse des salaires, par exemple, Copé a raison de ne pas s'attarder sur le bilan de Sarkozy. Et de ne pas trop se tourner vers l'avenir. Car la croissance de 2012 sera de 0,2 % en France au lieu des 1,5% attendu par le gouvernement. Cela signifie simplement plus de chômage car plus de licenciements, moins de consommation, moins de rentrées fiscales, plus de misère et de précarité et une inévitable hausse des impôts et des taxes. Sarkozy devrait ainsi nous annoncer une TVA sociale du «meilleur» effet à quelques semaines du premier tour, une TVA qui fait même peur à la droite populaire, laquelle la juge suicidaire. Et Môssieu Copé donne des leçons, distribue les bons et les mauvais points, agresse François Hollande « qui serait incompétent car il n'a jamais été ministre. »
Question compétence, on a effectivement un gouvernement qui peut en parler mais en creux eu égard aux résultats catastrophiques de sa politique illustrée par le livre récent de Mélanie Delattre et Emmanuel Lévy : « un quinquennat à 500 milliards. Le vrai bilan de Sarkozy. » Les auteurs expliquent, preuves à l'appui que sur ces 500 milliards de dette publique supplémentaire, 110 milliards seulement sont dus à la crise, les 390 restants étant de la responsabilité politique de Sarkozy ! L'UMP peut distribuer 7 millions de tracts pour justifier son bilan. Mieux vaut faire confiance à des auteurs indépendants et impartiaux.