Sciences et Avenir, Le Figaro
Sciences et Avenir indique qu’« un régime riche en graisses et en sucres retarde le vieillissement du système nerveux entourant le tube digestif. Ce phénomène pourrait expliquer certaines anomalies fonctionnelles retrouvées chez les obèses ».
Le magazine se penche ainsi sur les travaux de Michel Neunlist et Raphaël Moriez (INSERM) qui, « dans le cadre d’un projet de recherche franco-allemand, [ont] étudié l’impact d’un régime riche en sucre et graisse sur le SNE [système nerveux entérique] et ses répercussions sur la vidange gastrique et le transit intestinal ».
Sciences et Avenir rappelle en effet que « quelque 100 millions de neurones répartis sur la longueur du système digestif régulent les principales fonctions de ce dernier. Capables de fonctionner de façon autonome, ces neurones constituent un «second cerveau», appelé système nerveux entérique, qui reste encore en grande partie terra incognita ».
Le mensuel explique que les chercheurs « ont nourri des souris avec un régime de type «fastfood» de leur 5ème semaine à leur 18ème semaine, qui correspond à l’âge adulte chez ces rongeurs, et observé les conséquences sur le tube digestif et le SNE ».
« Leurs résultats, publiés dans The Journal of Physiology, prouvent que ce type de régime a bien des effets sur le cerveau abdominal », indique le magazine. Michel Neunlist déclare ainsi : « Nous montrons d’abord que les organes du tube digestif vieillissent différemment et qu’un régime gras et sucré retarde le vieillissement de l’estomac ».
Sciences et Avenir note que « les chercheurs ont constaté chez les souris témoins une diminution du nombre de neurones du SNE à l’âge adulte associée à une diminution de la vidange gastrique, la capacité qu’a l’estomac de se vider. Chez les souris nourries avec un régime hypercalorique, la mortalité neuronale est moindre et la vidange gastrique accélérée ».
Michel Neunlist relève que « tout se passe comme si l’estomac de ces souris restait bloqué à la période de l’adolescence, moment de la vie où la prise de nourriture est maximale. Cela pourrait être un facteur d’explication de l’obésité : avec une vidange gastrique accélérée (phénomène retrouvé chez les obèses) la sensation de satiété disparaît plus rapidement et la faim revient ».
Sciences et Avenir conclut que les chercheurs « travaillent maintenant sur deux axes : d’abord observer les conséquences d’un tel régime alimentaire sur d’autres fonctions digestives, notamment les fonctions de barrière qui empêchent les agents pathogènes de pénétrer dans l’organisme à travers la muqueuse intestinale. Et ensuite identifier les nutriments qui ont le plus d’effet sur l’évolution du système nerveux entérique ».
Le Figaro remarque également que « l'absorption d'aliments gras et sucrés pendant l'enfance perturberait le développement des neurones situés sur les parois de notre système digestif. Cela pourrait expliquer certains dérèglements de la prise alimentaire ».
Le journal indique en outre que « l'influence de l'alimentation sur notre «second cerveau» pourrait, à terme, conduire à la prévention de pathologies neurodégénératives digestives par des approches nutritionnelles ».