Non, moi je n'y étais pas, "Le Bourget j'y étais" c'est le titre de notre billet invité du jour. Il s'agit d'un témoignage très personnel d'un militant PS du Sud Ouest. Merci à lui de bien vouloir partager ses impressions ici.
Le matin ce fut la réunion des secrétaires de section. Environ 2500 pour écouter les présentations techniques de la campagne. Ce fut clair, bien rythmé avec le discours de Martine en conclusion. Respect de l’horaire, accueil efficace, repas correct avec un service rapide qui a permis à tous de pouvoir dès 13h30 rejoindre le grand hall du meeting.
Là, une foule immense avec de nombreux jeunes. Je trouve une place assise au milieu de familles du 93 venues là avec leurs enfants de 6 à 12 ans et des ados. A ma droite un garçon de 16-18 ans accompagné de sa copine agitera un drapeau du PS pendant toute la durée du meeting. Devant une bande rivalise avec une autre bande sur la droite. Chauffées par un animateur c’est la compétition sonore à qui se fera le mieux entendre. Juste derrière 2 femmes hurlent leur bonheur d’être là et accompagneront fortement Noah dans sa prestation. Les minutes s’écoulent et la pression monte. Les vidéos déchaînent des acclamations ou des vociférations (celle montrant Sarko disant à Arlette Chabot que « s’il n’y a pas moins de 5% de chômeurs en 2012 ce sera un échec et je l’assumerai »). Applaudissements à l’entrée des diverses « personnalités » PS . J’ai noté que si Ségolène, Montebourg… ont été bien ovationnés, la vue de J.Lang a permis aux siffleurs et autres mécontents de se manifester de manière sonore. Pour Martine ce fut la bronca, tous les assistants se sont levés pour saluer son entrée. Petite vidéo CV sur Hollande. En maître de cérémonie l’ancienne présidente des MJS s’essaie un peu laborieusement à son rôle, mais c’est sympa . On attend la prestation de Noah qui s’échauffe en coulisses (vu sur les écrans vidéo ). Enfin il bondit sur la scène suivi par sa troupe. Quelques paroles chaleureuses et pleines d’émotion. La chanson va le libérer. Il est pile 14h30. Dans le hall c’est le déchaînement de partage de joie. Mes voisines de derrière chantent aussi à tue-tête. C’est rythmé, c’est chaleureux. Une dernière chanson et puis les 3 mots de Yannick souhaitant bon courage. Il a les yeux tout embués. Bon début pour la suite.
Le temps de déblayer la scène et Hollande entre par l’allée voisine de ma place, tournant à gauche, il contourne l’estrade des caméras sous les applaudissements et les « François Président ». Il serre des mains tendues, salue cette foule qui l’acclame et longe la travée des MJS pour enfin arriver au pied de l’estrade qu’il longe. Par la droite il monte sur la scène, la traverse en souriant et s’installe au pupitre. Voilà , le grand discours commence.
Pendant 1h30 il parle, il se livre, il dénonce, il propose, il s’engage. C’est vraiment magnifique !
Un discours limpide, une parole ferme et claire. Il se livre. Au début référence à ses origines, son père, sa mère et l’hommage qu’il leur rend. Et puis son parcourt politique…Regardez et réécoutez ce discours d’espoir et de responsabilité. Nos grandes valeurs de gauches sont toutes là : la laïcité, la justice, l’égalité et la solidarité. Je retiendrai : « Moi, j’aime les gens, pas l’argent » et la dénonciation de cet «adversaire sans nom, sans visage, qui n’est pas élu et pourtant gouverne….la finance » et puis bien sûr avant la conclusion ces mots de Camus dans sa lettre à son instituteur lors de la remise du prix Nobel : « sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, rien de tout cela ne serait arrivé » Quelle gifle à celui qui a osé dire que « dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé… » C’est un moment de vie et d’espoir. Oui j’ai vibré à l’écoute de ce discours. Oui .je pense qu’à nouveau je vais pouvoir avoir confiance en mon pays et être fier d’être français. Oui un vent frais et vivifiant va libérer un horizon d’avenir et de progrès pour la jeunesse. De retour à la maison je m’interroge : « Qu’est-ce qui t’a marqué ? » D’abord la qualité de l’organisation et le respect des horaires. Tout était parfait. Mais il me semble qu’il y avait autre chose, et en réfléchissant j’ai trouvé et j’aurais envie de crier : « Mais c’est bien sûr ! » Au Bourget il y avait plus de 25 000 personnes et je n’ai pas vu un seul car de CRS ou de gendarmes. Je n’ai pas vu un seul policier en uniforme. Je n’ai pas vu un seul débordement et les contrôles je ne m’en suis pas aperçu. Alors l’Etat Policier qui encadre l’actuel président, ce cordon hygiéniste qui lui évite toute contamination avec les gens ordinaires, ce déploiement des Forces de Sécurité : disparu, évanoui, sublimé. Alors j’ai pensé voilà pourquoi je respirais mieux. Un bon air de liberté se lève, respirons à fond. Tonifié par cet oxygène, avec volonté et ténacité provoquons MAINTENANT LE CHANGEMENT.
Un militant du Sud Ouest