Le Barde l’écrivit lui-même dans l’acte IV de sa pièce, il s’agit là d’une histoire « pleine de bruit et de fureur ». Et le compositeur italien, dans sa fascination pour le maître britannique, fit entrer, dès sa première présentation au Théâtre de la Pergola de Florence en 1847, un fracas, une violence rarement vus jusqu’alors dans un opéra. Pièce condensée, distribution resserrée, découpage plus tragique encore, et un accent porté sur le couple formé par Macbeth et sa Lady, qui, par soif de pouvoir, guidés par de funestes prophéties, enchaînent les meurtres jusqu’à en perdre la raison… et la vie. L’œuvre, flamboyante, reçut un accueil triomphal. Et on peut souhaiter à l’Opéra national de Bordeaux un même succès, tant la production (avec l’Opéra national de Lorraine) a été soignée. C’est à Jean-Louis Martinoty qu’a été confiée la mise en scène, lui qui monta naguère « Boris Godounov » à Bordeaux, et plus récemment un « Faust » remarqué à l’Opéra de Paris. Dans ses bagages, ses complices Daniel Ogier pour les costumes et Bernard Arnould pour les décors tout en sobriété et en jeux de miroir, pour donner cette impression de « huis clos ouvert » voulue par Martinoty. Si Tassis Christoyannis, repéré par Thierry Fouquet en Allemagne, endosse pour la première fois le rôle-titre, il aura la chance d’avoir à ses côtés une Lisa Karen Houben dans sa deuxième incarnation de Lady Macbeth •
« Macbeth » de Giuseppe Verdi, au Grand-Théâtre. Ce soir, vendredi puis mardi 31 janvier et vendredi 3 février à 20 h, dimanche 29 janvier et 5 février à 15 h, 8-85€. Infos au 05 56 00 85 95 ou www.opera-bordeaux.com