AAA, c’est fini?
La France est orpheline de son AAA, on plus exactement de celui de S&P, puisque Fitch et Moodys n’ont pas (encore?) dégradé la note de la dette souveraine française. Notre bon président Nicolas Sarkozy devrait tirer les leçons de son échec, et, tel Lionel Jopsin, se retirer de la vie politique (et publique), pour se consacrer entièrement à sa fille Giulia. Peut-être que la perte du AAA lui sera bénéficiaire et qu’elle ne finira pas aussi mal que ses trois grands demi-frères… ou pas!
En attendant, les marchés n’ont pas trop mal réagi. Le LTRO de la BCE de (Super) Mario Draghi assure et porte ses fruits : on a collé une belle rustine, regonfler les pneus et c’est reparti pour un tour. Mais attention, ce n’est qu’une jolie rustine, ça ne suffira pas! Comme vous le savez, le ChrisoScope pousse à la consommation et à la relance de l’économie depuis des années. S’il y a bien un secteur d’activité qui ne peut pas être délocalisé, c’est bien celui de la restauration, de l’hôtellerie (je devras avoir droit à un crédit d’impôts pour ma contribution et mes dépenses). Cela fait des années que je soutiens la production française (et européenne) de qualité et que je pointe du doigt et déplore les combines mesquines (TVA à 5.5%, flambée des prix, arnaques en tous genres…). Heureusement qu’il n’y a pas que cela!
Bienvenue à la CCC ( « Cauwe’s bier – T’ beste bier ! » i.e. « La bière Cauwe – La meilleure bière » )
CCC, c’est vraiment un très mauvais score de crédit, ce n’est pas le pire (D pour défaut), mais on n’en n’est pas loin du tout. Laissons tomber le bling-bling et la superficialité du AAA (surfait) et parlons aujourd’hui de la CCC ou Triple C (Triple C sur Facebook). Triple C pour Cauwe, Copains et Convivialité. Cauwe, c’est une famille de brasseurs belges, la famille de Maxime, qui a laissé tombé son boulot d’auditeur pas très trippant pour lancer ce projet ambitieux, avec son ami Fabien Le Régent.
(AAA->CCC, vous avez compris le rapport?)
Triple C, c’est une bière belge à la fois ancienne (depuis 1795) et nouvelle (restylée et relancée en 2010), que l’on trouve déjà dans une dizaine de bars bobo/cools/à bières de la capitale française (plan sur googlemaps). Je suivais ce projet depuis quelques temps (je connais et fréquente Maxime Cauwe depuis quelques années) et j’aime bien ces idées de petites entreprises qui ont une âme, et encore mieux, une histoire. Je vous invite à parcourir la page Facebook pour plus de description. J’ai eu l’occasion de goûter la Triple C la semaine dernière, chez Jeannette (rue du Faubourg St Denis) en compagnie de Maxime.
Premières impressions
Autant dire que cela faisait longtemps (cf. le « bonus » en fin de note) que je n’avais pas bu de vraie bonne bière lorsque j’ai découvert et dégusté une Triple C (6,5€ chez Jeannette, 4,5€ au Café Rouge un peu plus au nord, rue de Paradis) avec Maxime la semaine dernière. Emballage sobre et classique, net sans fioritures ni préciosité. « Triple » pour triple dose de malt. La bière (fabriquée par un brasseur artisanal Belge) vit encore, puisqu’elle re-fermente dans sa bouteille : cela se voit bien au moment de la servir (avec précaution et patience pour éviter les débordements).
Impatient, je n’ai pas pris le temps d’étudier son nez et l’ai tout de suite goûtée en bouche. On sent qu’elle est nettement plus alcoolisée que la moyenne (8°, en fait), que son seul point commun avec une bière blonde, c’est le nom et quelques ingrédients. Cela m’évoque tout de suite une Leffe Triple (ce qui n’est pas surprenant, puisque c’est le même principe de fabrication). Il faudra se refaire une dégustation comparative (avec de la Tripel de Westmalle, notamment) pour mieux cerner ses nuances et spécificités, mais j’ai cru décerner plus de finesse et de légèreté dans la Triple C que dans les Triples de ma jeunesse et de mes souvenirs. C’est bon, cela se boit très bien (c’est plus cher qu’une bière de « base », mais cela se comprend : meilleure qualité et plus d’alcool, donc pas besoin d’en boire autant). Le projet, l’esprit (la distribution dans des adresses testées et approuvées par le duo Maxime et Fabien) et le challenge (se faire référencer et lutter face à des réseaux de distribution déjà bien établis et puissants) sont intéressants!
À suivre et à approfondir, à l’occasion d’une prochaine dégustation au Café Rouge (rue de Paradis, 75010). Qui pour?
[Faire défiler]Bien entendu, la Triple C, comme toutes les bonnes choses, s’apprécie avec modération et lucidité!
Bonus : Digressions justificatives sur ma crédibilité et ma légitimité à parler de bière
Même si je ne parle pas beaucoup de bière sur ce blog, j’en fus assez grand consommateur et prescripteur il y a 10-15ans, pendant ma vie étudiante. À Nice déjà, je m’amusais à choisir et acheter des bières plus originales que les classiques « Kro », 1664, Heineken et autres Corona. Avec plus ou moins de réussite, certes, mais l’idée était avant tout de découvrir, déguster (ou pas, remember la Bière du Démon et autre équivalent allemand à 13°, imbuvable, on aurait dit de la mauvaise huile d’olive alcoolisée!). J’ai même tenté de faire de la chimie, mais tout ce que j’ai réussi à faire, c’était transformer la bière en urine (meilleur cas) ou en vomi (berk). Bref, mon petit frigo d’étudiant était souvent bien rempli et il y avait le choix!
Ensuite, à Rennes, je me suis retrouvé co-animateur, économe et acheteur à la Coopé, le bar étudiant de mon école d’ingénieurs. Même si la majorité des « clients » venaient boire une binouze pas chère au bar (genre Kro ou pire) et que l’on se fournissait en grande surface, il y avait pas mal de choix, notamment parmi les bières belges : Leffe, Affligem, Chimay, Trappistes, Gueuze, Kriek, Westmalle et autres abbayes… En proposant ces bières à peine plus chères que les « bases », l’idée était de faire découvrir autre chose. Cela marchait assez bien!
Après cela, j’ai été plus passif. Il faut dire qu’en soirée, une pinte = un A/R aux WC, que je sors nettement moins souvent. Depuis quelques années déjà (pour des raisons de compatibilité de goûts conjugaux), je n’ai que très rarement des bières dans mon réfrigérateur. Un demi ou une pinte dans un café-resto de temps en temps, une bouteille de Peroni Nastro Azzuro au Bistrot Napolitain, une bière japonaise ou chinoise dans des bouis-bouis, ça ne vole pas très haut, et ça n’est pas très original. La présence de deux marchands de bières aux Marchés Saint Quentin et Saint Martin n’ont pas infléchi ma politique vis à vis de la bière : no beer at home!
Rédigé par chrisos