Certes,ce jeune chilien n'a pas encore l'âge de voter par lui-même. Mais, dès sa majorité, il sera automatiquement inscrit sur les listes électorales (photo d'archives - présidentielle 2010 au Chili - Anthony Quindroit)
Au Chili, pour voter, il fallait impérativement s’inscrire sur les listes électorales. Une fois l’inscription réalisée le vote devenait obligatoire. L’imparfait est désormais de mise. Dès le 1er février, une nouvelle loi va entre en vigueur. Dès 18 ans, chaque jeune Chilien sera inscrit automatiquement sur les listes électorales et le vote ne sera plus obligatoire mais volontaire. Une annonce censée redonner le goût des urnes aux jeunes et qui pourrait booster la participation aux élections municipales en octobre 2012 : plus de 13,6 millions de Chiliens deviennent ainsi des votants potentiels.
La mesure intervient alors que la classe politique s’arrache les cheveux autour de la réforme potentielle du système de scrutin binominal hérité de l’ère Pinochet (un article à suivre prochainement sur Chili et carnets) :
- “Cette réforme est un grand pas en avant, mais cela ne veut pas dire que nous ne devons pas continuer à améliorer notre démocratie. C’est une tâche permanente que nous devons étudier ensemble, avec unité et réflexion”, a souligné le président Sebastián Piñera, alors qu’il présentait la nouvelle loi en ce début de semaine.
Cette réforme permet d’augmenter le taux de votants d’environ… 55%. Les jeunes sont d’autant plus concernés : avec l’inscription automatique, les listes électorales se gonflent de 332% d’adultes de moins de 29 ans ! Soit environ 400000 jeunes votants de plus qu’avant. Ces mêmes jeunes qui étaient dans la rue il y a quelques semaines et qui réclament un changement de système vont-ils utiliser la voie des urnes pour faire entendre leur voix ? Eux aui ne se reconnaissent plus dans les figures politiques actuelles…
La loi intègre aussi un changement dans l’organisation des scrutins. Les prochaines élections chiliennes auront des bureux de vote mixtes. Hommes et femmes ne partageaient en effet pas les mêmes isoloirs pour exprimer leurs suffrages.
Enfin, changement de taille aussi pour les Chiliens de l’étranger : ils auront maintenant le droit de s’inscrire sur les listes électorales et donc de voter lors de chaque élection. A la condition expresse… de rentrer au pays pour le scrutin. En clair, un Chilien vivant en France ne pourra pas voter sur le sol français et devra aller au Chili pour accomplir son devoir citoyen. Une telle annonce a provoqué la colère des expatriés qui appellent à la mobilisation samedi 17 mars 2012 devant les ambassades chiliennes du monde entier (à voir sur les réseaux sociaux ici). Un pas en avant. Mais un pas chancelant.