L’histoire est celle d’une jeune veuve, Marie, racontée en voix off par son défunt mari, ce qui justifie les nombreux aperçus du village vu d’en haut. Tous deux tenaient le magasin général, le seul commerce du village, l’unique lien avec le monde extérieur de ce trou perdu où les hommes valides, tous bûcherons, sont absents une bonne partie de l’année.Marie, l’héroïne, pleure son mari disparu. Elle se sent perdue, se croit incapable de continuer à tenir le magasin, mais poussée par les villageois totalement dépendants de cette petite entreprise, elle découvre qu’elle sait conduire et qu’ainsi elle peut se rendre indispensable à tous. Le village se remet à vivre et on prend le temps de faire connaissance avec ses habitants jusqu’au retour des hommes, l’évènement-clé de l’année. (T1)
Dans le T2, le village appartient de nouveau aux femmes. Marie a bon cœur, elle aime rendre service et tous profitent d’elle jusqu’au jour où elle doit héberger Serge, un «Français de France», tombé en panne dans ce coin isolé. La neige l’y retiendra longtemps et malgré la méfiance envers lui, l’étranger, il se rend indispensable car il a vécu mille expériences, celle des tranchées, des grands restaurants parisiens et surtout il est vétérinaire. Avec Marie, il offre des dîners succulents à tous les habitants, il intervient lors d’accouchements difficiles, bref il se rend non seulement utile mais il initie le village à une vie plus légère, à des plaisirs plus raffinés si bien qu’à part trois mégères, tous finissent par l’aimer et Marie la première, bien sûr.
A leur retour cette fois, les hommes trouvent leur village bien changé et leurs femmes trop indépendantes . Ils en veulent au nouveau venu et ce sera la guerre entre les sexes jusqu’à la réconciliation finale. (T3)
Le tome 4 est celui des confessions. Marie souffre mais elle commence enfin à penser un peu plus à elle.
Le tome 5 sera celui du scandale, de la séparation/exclusion de Marie qui part tout oublier à Montréal
Le tome 6 insiste sur le grand vide que son absence a laissé entraînant les remises en question de chacun et le retour d'une Marie plus aguerrie.
Dans ce tome 7, il ne se passe pas grand chose en réalité, pratiquement rien mais j'ai bien aimé cette lecture cependant malgré le manque d'intrigue car on y retrouve l'atmosphère du village canadien du début, gai et commère, chaleureux et rustre. Les habitants y sont heureux et insouciants. Le véritable changement vient de ce qu'a apporté Marie de Montréal. De beaux tissus, du rouge à lèvres, des idées nouvelles et tout le monde se remet au travail et s'active en conséquence. On coud, on répare, on imagine de nouvelles chaussures, de nouveaux habits. Un air de renouveau plane sur tout le monde. On s'amuse, on rit, on s'aime et voilà qu' arrivent de nouveaux airs de musique et une nouvelle danse: le charleston. On se met à la mode. On fait la fête. La série pourrait s'arrêter là puisque le bonheur, la paix, les rires sont revenus. Une sorte de happy end en somme, mais non, c'est de nouveau: "A bientôt". La suite au prochain numéro! Faut-il préciser que les dessins et la mise en page sont toujours parfaits? Oliv', lui, a été un peu déçu ICI.
Magasin général, T7, Charleston, de Loisel et Tripp (Casterman, 2011,84 p)
Dernière nouvelle: Theoma met un point final aujourd'hui à son challenge BD Women ICI Elle répertorie sur son blog les 203 billets publiés dont 149 titres différents.Félicitations aux trois blogueuses qui se sont distinguées par leur nombre de billets: Joëlle, Mo', VéroniqueD. Merci et bravo à Theoma pour ce challenge très réussi!
Demain jeudi 26 janvier, ouverture du festival d'Angoulême 2012. Je viens d'écouter Art Spiegelman, le président, en direct chez Frédéric Taddéi, sur la 3 et c'était très intéressant. Il est revenu sur le racisme de son père envers les Noirs et a déclaré qu'en écrivant Maus il n'avait pas pour but de lutter contre toutes les dérives racistes ou totalitaires mais que simplement il voulait raconter l'Histoire telle qu'elle avait été vécue par son père mais en 1972, il avait eu du mal à se renseigner pour contrôler si ce que disait son père était vrai. Il n'y avait pas encore beaucoup de manifestations contre la Shoah alors que maintenant c'était devenu presque kitsch. Il a terminé en disant combien il était loin de se douter que son livre aurait un tel succès.