L'idée était dans l'air (et testée par Diebold, notamment) mais c'est finalement une petite banque texane, City Bank (sans rapport avec la géante Citi), qui semble être la première à la déployer : la nouvelle version de son application mobile (pour iPhone, iPad et Android) permet en effet à ses clients de verrouiller et déverrouiller très simplement leur carte bancaire.
L'objectif est évident. Aujourd'hui, lorsqu'un porteur s'aperçoit de la disparition de sa carte, il doit contacter sa banque par téléphone et réaliser des démarches longues et relativement pénibles pour en bloquer l'utilisation. S'il la retrouve plus tard, il doit à nouveau reprendre le même processus, à l'inverse. Ces formalités sont non seulement source de frustration pour les clients, elles engendrent aussi des coûts non négligeables pour l'institution.
L'idée est donc de donner les moyens au consommateur de réaliser ces opérations, en toute autonomie et avec une facilité déconcertante, grâce à l'application de banque mobile qu'il utilise déjà. En pratique, il lui suffit de sélectionner la carte dans le menu du logiciel et, sur l'écran qui lui est présenté, de positionner le bouton d'activation ("on/off"). Le choix ainsi validé est immédiatement transmis aux systèmes de la banque, qui va alors pouvoir bloquer (en temps réel) ou autoriser les transactions réalisées.
Cette option pourra naturellement être utile pour gérer les cas de perte ou de vol mais il est aussi possible, grrâce à sa simplicité extrême, d'imaginer un usage plus régulier, pour limiter les risques de transaction frauduleuse, en n'activant la carte que pendant certaines périodes.
Au-delà de la nouveauté de la fonction offerte, le cas de City Bank est également notable par son côté "David contre Goliath", ou la manière dont une petite institution est capable de rivaliser, sur un terrain technologique, avec des concurrents bien plus importants. Son avantage est ici, probablement, d'avoir choisi des partenaires (fournisseurs de progiciels) agiles et de savoir exploiter cette qualité... Là où les "grandes" banques se débattent avec des systèmes informatiques devenus presque incapables d'évoluer.