Les internautes qui jusqu’au début du 21e siècle se bornaient uniquement à être spectateur, deviennent acteur et prennent peu à peu le pouvoir. Les conséquences sont multiples, d’abord dans les contenus disponibles, les vidéos des « User generated content » envahissent la toile. Même si l’on peut se réjouir de l’émulation et de ces poussées de créativité, l’intrusion du consommateur dans un domaine jusque là réservé aux professionnels ne se fait pas sans heurts pour l’industrie musicale et audiovisuel. Ensuite le consommateur veut du contenu, il veut avoir le choix et pouvoir y accéder facilement. Les contenus des médias doivent être là où est leur audience.
La consommation de masse a vécu.
A une économie largement pilotée par l’offre, tant au cinéma, qu’à la télévision se substitue une économie dans laquelle le consommateur prend de nombreuses libertés par rapport « à la dictature du marketing » et préfère écouter ses proches, en cela facilité par les réseaux sociaux. Il veut aussi interagir, donner son avis et participer à la création.
Des services de plus en plus mobiles, fluides et personnalisés.
La liberté du consommateur s’exprime aussi dans son désir de mobilité : la mobilité est devenue règle de vie, elle ne se limite pas à la possibilité de voir la vidéo de son choix sur son Smartphone ou en déplacement mais aussi à une évolution des mentalités : zapping, infidélités aux marques.Ainsi non seulement l’audience se disperce, mais elle devient multitâche surtout chez les jeunes.
Le multitasking
On regarde de plus en plus la télévision en parallèle d’une activité sur les réseaux sociaux, notamment pour la frange la plus jeune de la population. Butineur et multitâche, le public a un nouveau mode de consommation des médias, étant entouré d’une multitude d’écrans. Les téléspectateurs de fictions françaises cherchent à prolonger la vie de leurs séries favorites via du contenu supplémentaire sur internet (Pourcentage qui monte à 30 % chez les 15-24 ans). Le deuxième écran est utilisé le plus souvent comme support de communication, le spectateur ne se contente plus de la regarder, chez lui ou en déplacement, il la commente, il la critique ou s’engage pour les programmes qu’il aime. Facebook, twitter sont les nouveaux lieux où l’on refait les grilles de programmation de télévision. Le succès de la « social TV » enrichit internet et offre de nouvelles possibilités pour toucher le public et surtout proposer de nouvelles expériences en multi-écrans associées. Près de 98 % des utilisateurs des propriétaires d’IPAD l’utilisent régulièrement pendant qu’ils regardent la TV. (source NY times août 2010). La télévision à la demande («catch-up» TV), et la VOD font une percée que l’on ne peut plus négliger. Un terrain favorable d’expérimentation, qui a évidemment attiré l’attention de la nouvelle génération du cinéma, ainsi que la publicité évidemment.Parallèlement les médias fusionnent. La force de la vidéo propulsée par les réseaux sociaux et submergent les écrans, aujourd’hui, il n’est pas rare que les plus jeunes regardent la télévision, tout en visionnant une autre vidéo postée sur les réseaux sociaux (Multitasking).
Des médias liquides, la fin de la propriété du support.
Voir les films que je veux, quand je veux où je veux…
Même les médias physiques disparaissent petit à petit. Songez que l’on utilisait encore des cassettes vidéos, il y a encore moins de 5 ans. Même un fichier trop lourd pour être téléchargé ou vu en streaming est encombrant. A l’heure du cloud, même la clef USB est obsolète.
La génération des natifs numériques tient pour acquis de pouvoir profiter de ses contenus où qu’il soit avec ce qu’il veut. Les internautes téléchargent de moins en moins, en profitant des nouvelles offres en streaming (diffusion en vidéo) et de l’amélioration de la qualité du flux. C’est l’accès permanent qui compte, Spotify ou deezer représente (même si les maisons de disque tentent par tous les moyens de freiner leur développement) l’avenir. Nous l’avons déjà dit numérique signifie avant tout pour eux immédiat et infini. Demain, un livre, un disque, un film ne seront plus que des URL !
Les grands acteurs du web (Google, Apple, Amazon) l’ont bien compris en proposant des offres très attractives pour héberger (musiques, photos, vidéo….). Il est nettement plus rentable d’héberger un fichier MP 3 que de le vendre). Vous connaissez I Tunes, vous allez utiliser aussi I cloud d’Apple.
Source : Jumpwire Octobre 2010