Au-delà des spéculations sur la fin du monde prévue le 21 décembre selon les calculs des Mayas et qui peut être suivie sur 2012fin.com, 2012 sera une année bissextile qui nous offre un jour de connexion (ou de déconnexion) en plus. Nous devrions atteindre 2,5 milliards d’internautes dans le monde fin 2012 avec environ 47 % pour l’Asie.
La proportion devrait être de 74 % d’internautes à domicile en France, ce qui reste une mauvaise position par rapport aux autres nations de l’Union européenne notamment l’Allemagne et le Royaume-Uni qui ont un taux de plus de 10 points supérieur. La croissance du e-commerce en France pour sa part devrait être comprise entre 20 et 26 %. Les ventes de tablettes devraient atteindre quant à elles 2,5 millions d’unités en France en 2012. Dans le monde, nous aurons plus de ventes de smartphones et de tablettes que de PC (fixes et portables), soit 500 millions. Le cabinet KPCB table sur plus de 700 millions de terminaux mobiles vendus en 2013 contre seulement 400 millions d’ordinateurs à la même période. Les SSII pour leur part devraient connaître une année de très léger repli (- 1 %) en France, les entreprises utilisatrices ayant dans un contexte de crise tendance à réinternaliser des compétences et/ou à piloter plus finement les dépenses/investissements.
Le Cloud continuera sa progression dans les organisations, et à l’image des Intranets/extranets/Internet, des Clouds privés, hybrides et publics vont se développer selon notamment la criticité des données manipulées. La question de l’implantation physique des datacenters (en Europe et en dehors) se posera par rapport aux questions juridiques notamment pour le stockage de données personnelles. Le fonctionnement des entreprises sera impacté, les Directions des Systèmes d’Information en particulier, que ce soit dans l’organisation, les usages ou la facturation. L’accès nomade, quel que soit le support de connexion à l’entreprise, ses applications, ses données va se généraliser. Les applications permettront de plus en plus de travailler hors ligne, ce qui traduit les usages mobiles du salarié et de se synchroniser avec le serveur en cas de zone où l’on capte Internet. Ceci impliquera une utilisation sécurisée et personnalisée des smartphones et des tablettes. Côté des acteurs, Blackberry va connaître des jours difficiles au même titre que Nokia a eu du mal à trouver un second souffle. Le combat va essentiellement opposer Android, Windows avec sa version 8 permettant la convergence entre le mobile et le PC, et iOS d’Apple.
Les réseaux sociaux vont enfin décoller en entreprise. D’une part, nous allons assister à une professionnalisation de la fonction de Community manager où elle ne sera plus dévolue aux seuls représentants de la génération Y. Elle nécessitera des compétences additionnelles comme liées à la culture d’entreprise. Avec les plates-formes collaboratives, les entreprises vont davantage rentrer dans l’innovation ouverte et les salariés seront de plus en plus ambassadeurs de la marque. D’autre part les réseaux sociaux d’entreprise (Chatter, Yammer, etc.) vont percer dans les grandes structures. Enfin, Facebook et Twitter seront de plus en plus concurrencés par Google+ qui va jouir d’une meilleure indexation avec Search Plus Your World et le réseau social de Microsof, Socl. La publicité sur les réseaux sociaux va gagner en finesse et en ciblage pour de meilleurs RoI. Le maître mot déjà amorcé en 2011 sera SoLoMo (Social/Local/Mobile). L’impact des réseaux sociaux sur les échéances électorales en 2012 sera à mesurer dans les résultats sachant des entreprises ont développé des baromètres de mesure de la viralité comme TrendyBuzz.
Le smartphone va constituer un relai de croissance pour le e-commerce (et le f-commerce sur Facebook). Même si la vente en magasin représentait encore 93 % du chiffre d’affaires du commerce en 2011, souvent on se connecte au monde physique grâce à Internet : on se renseigne sur un produit sur Internet puis on l’achète en magasin. On parle désormais de commerce unifié pour les achats dans la mesure où les frontières hors ligne et en ligne s’abolissent. En outre, le smartphone qui est personnel servira de porte-monnaie électronique (titre de transport ou paiement du stationnement dans des villes avec une généralisation des expérimentations menées). Le smartphone avec reconnaissance faciale de son propriétaire est dans les cartons alors même que l’iPhone 5 et l’iPad 3 sont attendus. Dans ce contexte, le consommateur va devenir hyperconnecté et la géolocalisation, avec l’essor d’outils comme Foursquare et la dimension sociale de partage sur les réseaux sociaux au-delà des bons plans, sera bénéfique pour le consommacteur avec par exemple des promos en temps réel sur ses lieux de passage. Il restera à trouver un modèle économique viable pour les acteurs tout en étant non intrusif pour l’internaute. Les écrans flexibles vont être lancés, au premier rang desquelles les smartphones et les tablettes. Samsung va du reste prochainement lancer une offre qui est par ailleurs robuste aux chocs. La télé connectée pourra être source de virus comme c’est le cas des smartphones.
La démocratisation progressive de la 4G permettra de plus grands débits et une meilleure rapidité notamment pour les smartphones et tablettes, ce qui permettra à des applications consommatrices de vidéo de se développer. Toutefois le débat sur la neutralité d’Internet est loin d’être clos, de nombreux acteurs, notamment les opérateurs de télécoms et les équipementiers contestant le pouvoir en bout de chaîne détenus par les Google, Amazon, eBay, etc.
La modération des commentaires sur des sites marchands avec des acteurs comme Besedo sera également une tendance pour améliorer la qualité des informations publiées.
Les technologies sans contact avec les puces NFC (communication en champs proche) utilisant la RFID (Radio Frequency IDentification) vont percer. Elles associent l’interface d’une carte à puce et un lecteur au sein d’un périphérique unique.
La guerre des prix avec l’arrivée du 4e opérateur mobile a commencé en ce début de mois. La bataille ne se fera pas que sur la tarification de nature favorable au consommateur mais aussi sur la qualité de service qui, elle, ne devrait pas s’améliorer même si le contact multicanal avec les SAV sera généralisé y compris grâce à Twitter. Il est par ailleurs toujours plus facile pour les opérateurs de conserver un client que d’en capter un nouveau.
La libéralisation des noms de domaine par l’ICANN aura des impacts sur le référencement, l’équation tarifaire pour les entreprises et les organisations. Le grand bal des nouvelles extensions se déroule entre le 12 janvier et le 12 avril 2012.
Enfin, par rapport au débat opposant les partisans d’Hadopi dont le postulat est la répression du téléchargement et bientôt du streaming et la licence globale qui constitue un impôt supplémentaire, la question sera d’imaginer une 3e voie reflétant mieux les intérêts des artistes, créateurs et ayant-droits dans un monde nouveau grâce/à cause d’Internet.