Tout commence par une scène d'intro en images de synthèse magnifique à l'époque - et aujourd'hui tout à fait correcte - qui nous présente l'arrivée de deux nouveaux personnages dans la ville de Raccoon City deux mois après les événements du manoir. En fait, il s'agit de deux intros quelque peu divergentes en fonction du héros que l'on a choisi d'incarner en premier (la particularité du titre qui tient sur deux CD étant de jouer les deux histoires parallèles l'une après l'autre, et ce dans les deux sens) dans lesquelles ceux-ci, ignorant totalement le chaos qui y règne, l'apprennent à leurs dépends. Léon Kennedy est un jeune flic muté ici et arrivant d'un autre Etat, Claire Redfield est la soeur de Chris, héros du premier épisode dont elle est sans nouvelle et donc à la recherche, et les deux vont rapidement se serrer les coudes pour sortir vivants de cette ville en proie au terrible virus T; étant bien évidemment séparés le plus souvent lors de la partie. Les deux héros vivent alors une aventure commune (même progression, mêmes lieux) dotée d'éléments scénaristiques et de boss propres à chacun.
Visuellement, c'est toujours du précalculé mais bon dieu que la technique a évolué comparée à son prédécesseur. Les zombies sont relativement diversifiés (tête, morphologie, vêtements), les décors plus détaillés, les effets de flammes plus impressionnants. L'aire de jeu est elle aussi agrandie puisque nous visitons ici Raccoon City (quelques ruelles, la ville entière sera pour le 3), son commissariat, ses égouts et son laboratoire secret de taille bien plus conséquente. On y trouve des énigmes classiques du genre "trouver la clé qui ouvre telle porte". Les rencontres effectuées par nos héros et influant sur l'histoire sont elles aussi inoubliables: Ada qui accompagne longuement Léon avant de révéler son véritable but, Sherry la petite fille pourchassée par un monstre et que Claire prend sous son aile, Hunk le soldat d'Umbrella seul survivant d'un massacre, William Birkin le créateur du virus, Brian Irons le chef de la police et ses rêves de mairie évanouis, Ben Bertolucci le journaliste un peu trop près de l'actu... Clairement, le scénario du jeu est très élaboré - même si finalement pas vraiment innovant - et le suivre est pour le joueur un véritable plaisir. Aussi, au niveau des nouveautés, il faut signaler un bestiaire dans lequel les Hunters sont remplacés par les Lickers (sales bêtes!), deux boss increvables anticipant le futur Némésis, ou l'arrivée d'une visée automatique bien pratique (apparue réellement avec RE Director's cut, mais bon). Et une micro interaction avec des stores dans un couloir aussi - perso A active leur abaissement, perso B passe dans sa partie sans être attaqué - qui aurait mérité plus de possibilités. Pour plus de détails sur l'histoire (attention aux spoils), cliquez ici.
Conserver une ambiance survival-horror (munitions et sauvegardes limitées, sursauts récurrents) tout en assumant un côté spectaculaire, voila le pari réussi d'un titre qui possède en outre une histoire vraiment passionnante. Un titre culte qui sorti sur à peu prêt tous les supports possibles (et sur plusieurs générations): Playstation, PC, N64, Dreamcast, Gamecube; qui n'y a donc jamais joué?