Est-ce par CONVICTIONS ?
Est-ce ÉLECTORALISTE ?
Dans tous les cas, de quoi se mêle t-on ?
N'oublions pas notre histoire elle n'est pas belle !
Et le génocide social que
nous vivons actuellement, qui le condamne ?
Au risque d'un approfondissement de la crise entre Paris et Ankara, le Parlement français a adopté lundi soir la proposition de loi pénalisant la négation du génocide arménien après un ultime vote du Sénat.
texte déjà adopté par l'Assemblée nationale le 22 décembre. Le Sénat ayant voté le texte conforme (sans amendement), il est définitivement adopté par le Parlement.
En début de soirée, une motion d'irrecevabilité avait déjà été rejetée par une large majorité (par 166 contre 86).
Déjà adopté par les députés le 22 décembre, le texte prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de contestation ou de minimisation de façon outrancière d'un génocide reconnu par la loi française.
Deux génocides, celui des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale et celui des Arméniens, sont reconnus, mais seule la négation du premier était jusqu'à présent punie.
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté aux abords du palais du Luxembourg à l'appel d'associations franco-arméniennes et franco-turques, les CRS tenant les deux regroupements à l'écart l'un de l'autre.
A l'intérieur, dans les escaliers des tribunes bondées, des gardes républicains, fait rare, filtraient les entrées aux côtés des agents du Sénat. Les ambassadeurs à Paris de la Turquie, Tahsin Burcuoglu, et de l'Arménie, Vigen Tchitetchian avaient notamment pris place dans les tribunes.
Représentant le gouvernement, Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a justifié la proposition de loi de la députée UMP Valérie Boyer par la nécessité pour "notre société (…) de lutter contre le poison négationniste".
"Cette proposition de loi participe d'un mouvement généralisé de répression des propos racistes et xénophobes. Elle n'est pas une loi mémorielle", a argué le ministre, s'exprimant devant seulement quelques dizaines de sénateurs présents, sur 348 sièges.
Les sénateurs opposés au texte avaient présenté trois motions de procédure et quelques amendements pour faire entendre leur point de vue.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, entouré de ses collaborateurs, attendait lundi soir la décision des sénateurs français pour mettre la dernière touche à la riposte de son gouvernement.
Son chef de la diplomatie, Ahmet Davutoglu avait annoncé un nouveau train de représailles contre la France en cas de feu vert. "Penser que la Turquie imposera des sanctions et qu'ensuite elle les révisera, revient à ne pas connaître la Turquie", acteur régional et pays émergent, avait-il prévenu.
La Turquie réfute le terme de génocide, même si elle reconnaît que des massacres ont été commis et que quelque 500.000 Arméniens ont péri en Anatolie entre 1915 et 1917, les Arméniens évoquant quant à eux 1,5 million de morts.
Après le vote des députés fin décembre, Ankara avait déjà gelé sa coopération militaire et politique avec Paris.
La proposition de loi divisait profondément les sénateurs, beaucoup plus que les députés, tous partis confondus.
Face à ce texte, le Sénat était d'autant plus mal à l'aise qu'il y a à peine quelques mois, alors que l'UMP était majoritaire, il avait rejeté le 4 mai 2011 une proposition de loi similaire, votée par les députés en 2006 et que le groupe PS avait inscrit à l'ordre du jour à la demande express de la patronne du PS Martine Aubry.
A quelques mois d'échéances électorales majeures, l'UMP et le PS ne comptent pas se passer des voix de la communauté arménienne, la plus importante d'Europe occidentale (environ 600.000 membres).