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Les « indignées » de Lejaby écrivent à Nicolas Sarkozy

Publié le 24 janvier 2012 par Forrestgump54

Les « indignées » de Lejaby écrivent à Nicolas SarkozyLes 255 ouvrières de l'usine Lejaby, à Yssingeaux, en Haute-Loire, dont le licenciement est en cours, ont exprimé leur "indignation" dans une lettre ouverte au président de la République, Nicolas Sarkozy et au gouvernement. "Nous refusons les licenciements et voulons continuer à gagner notre vie en travaillant", écrivent-elles.
L'adresse des ouvrières de Lejaby
Monsieur le Président,
Nous avons décidé, nous les 93 salariés de l'entreprise LEJABY à Yssingeaux en Haute-Loire de nous adresser à vous pour vous faire part de notre indignation.
Nous allons recevoir toutes et tous, nos lettres de licenciement après des dizaines d'années de travail au rendement pour des salaires voisins du SMIC. Nous sommes victimes des délocalisations des productions et de la recherche permanente de la baisse de la rémunération du travail.
Pour nous, le licenciement signifie, non seulement, la précarisation et l'angoisse mais aussi la marche inexorable vers les minima sociaux. Et nous avons bien conscience que nous ne sommes pas les seuls. Notre situation est semblable à des centaines de milliers de nos compatriotes.
Nous ne l'acceptons pas pour nous, nos familles et notre territoire.
Nous refusons cette perspective qui conduit à toujours plus de chômage et toujours moins de salaire!
Nous refusons les licenciements et voulons continuer à gagner notre vie en travaillant. Pour cela, nous demandons le redémarrage de notre atelier et la ré-industrialisation du site.
Beaucoup d'entre-nous ont plus de 35 ans d'ancienneté. Nous préférons être préretraités plutôt que chômeurs ou percevoir le RSA. Nous demandons donc la mise en place d'une préretraite à 55 ans, surtout à un moment où notre jeunesse est sans emploi.
Après une vie de travail, le chômage c'est la précarité. Au lieu de primes de licenciement dérisoires, nous voulons une prime de licenciement à la hauteur de la prime précarité, soit 10 % de nos salaires travaillés.
Unis et solidaires, nous attendons des réponses concrètes, pas des promesses, ni des discours.
Nous resterons mobilisés jusqu'à la réponse à ces exigences. Notre détermination est à la hauteur de notre colère contre l'injustice qui nous est faite. Et c'est un devoir de s'opposer à l'injustice.
En espérant être entendus, recevez nos salutations respectueuses.

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