Selon les résultats de la phase pilote menée par l'institut de veille sanitaire durant le premier semestre 2011, sur un petit nombre de cas (98), 26% des cas de mésothéliomes déclarés ne sont pas renseignés sur leur association éventuelle avec une exposition profesionnelle à l'amiante. La déclaration obligatoire (DO) des mésothéliomes, officialisée par décret du 16 janvier et annoncée le 18 janvier par l'Institut de Veille sanitaire, prend donc toute sa valeur dans la surveillance de ces cancers liés à l'exposition environnementale à l'amiante.
Le nombre annuel de nouveaux cas en France est estimé entre 800 et 1.200, soit 0,3% de l'ensemble des cancers. Ces cancers prédominent chez les hommes.
L'Institut de veille revient avec son BEH web sur les objectifs complémentaires de cette DO à ceux du Programme national de surveillance des mésothéliomes pleuraux existant aujourd'hui dans 23 départements. Il s'agit et de renforcer la surveillance épidémiologique des mésothéliomes sur tous les sites anatomiques (plèvre, péritoine…) et dans toute la France mais surtout mieux connaître le risque lié à des expositions extraprofessionnelles.
La phase pilote menée au premier semestre 2011 dans 6 régions (Aquitaine, Île-de-France, Paca, Auvergne, Lorraine, Midi-Pyrénées) met en évidence des situations variables :
- 98 cas notifiés entre le 1er janvier et le 30 juin 2011, dont, plus de la moitié (53%) déclarés par un pathologiste, 39% un clinicien (pneumologue, chirurgien, généraliste…) et 7% étaient notifiés à la fois par un pathologiste et un clinicien.
- 75% des cas sont recensés sur des hommes
- L'âge moyen des patients est de 70 ans.
- 85% des cas touchent la plèvre dans 85%, 11% le péritoine
- 45% des cas seulement sont déclarés comme liés à un contact professionnel connu à l'amiante (mais 26% non !).
- L'incidence est variable selon les régions.
On relèvera la proportion de cas non associés, sur déclaration, à l'exposition professionnelle. La DO devrait permettre de produire régulièrement des indicateurs de surveillance au niveau national et pour chaque région, ainsi que des informations sur les origines environnementales des cas.
L'InVS rappelle que tout nouveau cas de mésothéliome, quel que soit son site anatomique (plèvre, péritoine, péricarde…), doit être notifié, par formulaire téléchargeable, sur le site de l'InVS, par tout médecin qui en pose le diagnostic.
Source: BEH Web 24 janvier 2012 n°1
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