112 pages, avec un DVD du film de Jean-Pierre Prévost,Editions Confluences, 2012
ISBN 978-2-35527-081-9, 15€
Lancés en souscription en novembre, les actes du colloque « Gide et Mauriac » d'octobre 2010 à Malagar sont désormais en librairie. L'ouvrage intitulé lui aussi Gide chez Mauriac paraît sous la direction de Caroline Casseville et Martine Sagaert, accompagné d'un DVD du film de Jean-Pierre Prévost, aux éditions Confluences avec le soutien du Centre François Mauriac de Malagar.
Présentation de l'éditeur :
Le livre :
Été 1939, Malagar, domaine de François Mauriac. Dans la campagne bordelaise, à la veille de la guerre, deux hommes se retrouvent, qui deviendront chacun à leur tour Prix Nobel de Littérature : l’aîné, André Gide et le cadet, François Mauriac. Mais cette rencontre n’aurait probablement pas eu lieu sans l’intermédiaire du fils, Claude Mauriac, qui assiste et participe aux échanges quotidiens que, par ailleurs, il consignera dans son Journal. L’originalité de l’ouvrage collectif Gide chez Mauriac est non seulement de retracer les thèmes chers aux deux écrivains, des plus connus au moins connus (la religion, la politique, le corps , la musique, etc.), mais aussi de faire revivre leur présence.
Hommes d’hier, ils nous éclairent sur notre monde d’aujourd’hui. À côté de l’ouvrage, on trouvera aussi, sous forme d’un DVD, le film de Jean-Pierre Prévost, André Gide chez François Mauriac.
Les auteurs :
Tandis que Martine Sagaert étudie les relations entre Gide et Mauriac, notamment à partir de leurs accords ou désaccords moraux, religieux et artistiques, Peter Schnyder prolonge la réflexion sur le rapport de Gide avec la musique. Dominique Arot poursuit l’évocation de la musique comme art de vivre, à travers la figure de Mozart, centrale et salvatrice pour Mauriac. Puis, il y a ces deux voix, celles de Gide et de Mauriac portées à la radio par les émissions de Jean Amrouche et dont Caroline Casseville souligne la modernité puisqu’elles conjuguent littérature et journalisme. Enfin, Jean Touzot s’interroge sur le rôle de Gide, attiré par Claude Mauriac à Malagar : le Maître secret est-il messie ou démon ? Jean-Pierre Prévost a réalisé Portrait d’André Gide et André Gide, un petit air de famille.
Cousu de fil rouge. Voyages des intellectuels français en Union soviétique150 documents inédits des Archives russes, de Sophie Coeuré et Rachel Mazuy CNRS Editions, 2012ISBN 978-2-271-07305-1, 25€
Historiennes et spécialistes de la plongée dans les archives secrètes, Sophie Coeuré (La mémoire spoliée. Les archives des Français butin de guerre nazi et soviétique, Payot, 2007) et Rachel Mazuy (Croire plutôt que voir. Voyages français en Russie soviétique, Odile Jacob, 2002) ont pu accéder aux archives russes qui s'ouvrent peu à peu. Des documents inédits démontent l’organisation des voyages en URSS, dont celui de Gide qui illustre la couverture du livre.
Présentation de l'éditeur :
En 1936 paraît à Paris le Retour d’URSS d’André Gide. La controverse retentissante déclenchée par l’ouvrage fait émerger l’une des énigmes de la vie politique et culturelle française au xxe siècle : la mode des voyages en Union soviétique. Des années 1920 aux années 1980, cédant pour la plupart à la fascination pour la révolution d’Octobre, souhaitant pour d’autres prouver l’échec des Soviets, écrivains, journalistes, artistes mais aussi architectes, instituteurs ou étudiants font le « pèlerinage à Moscou ». Henri Barbusse, Romain Rolland, André Malraux, Louis Aragon, André Gide, Jean Renoir, Jean Effel… contribuent à bâtir un mythe politique et littéraire. Vingt ans après la disparition de l’URSS, les archives parlent et permettent d’entrer enfin au coeur de la fabrication de l’utopie communiste. Comment l’administration et les dirigeants soviétiques préparaient-ils les voyages ? Comment fonctionnait le fameux « Intourist » ? Comment les voyageurs étaient-ils accueillis, guidés, incités à écrire au retour un récit le plus favorable possible ? Quel fut le destin, parfois tragique, de leurs accompagnateurs ? Des rapports des interprètes aux menus des dîners officiels, des instructions des ambassadeurs aux souhaits des visiteurs, ces documents inédits permettent de mieux comprendre les logiques et les ambiguïtés de l’engagement des intellectuels face au modèle soviétique et au communisme.
Editions des Cendres, BLJD, Rectorat de Paris, 2011
ISBN 978-2-86742-190-7, 39€
Il n'est pas trop tard pour parler de ce livre paru en fin d'année aux Editions des Cendres : Les écrivains de Jacques Doucet, de Edouard Graham. Non seulement parce que ses notices sont très intéressantes et ses illustrations parfaites mais aussi parce qu'il a donné lieu à une exposition qui se poursuit jusqu'au 3 février à la Sorbonne. Intitulée "Jacques Doucet, Partis pris d’une collection littéraire", l'exposition montre précisément des manuscrits, lettres et reliures qui retracent la relation directe et personnelle entre Jacques Doucet et "ses" écrivains.
Présentation de l'éditeur :
Manuscrits d’œuvres et correspondances tiennent une place majeure dans la bibliothèque de littérature française édifiée par le grand couturier Jacques Doucet à partir de 1916 et léguée à l’Université de Paris en 1929. Cet ouvrage explore les chemins d’écriture que tracent, au large de l’imprimé, les plumes d’une cinquantaine d’auteurs, de Stendhal à Desnos.
Les manuscrits de Baudelaire, de Ducasse, de Rimbaud témoignent de la première forme de «modernité» présente dans la bibliothèque; Mallarmé et Jarry la relaient, mais aussi Gourmont et Schwob, puis Apollinaire, Max Jacob, Reverdy. Les grandes figures de la Nouvelle Revue française sont amplement représentées: Claudel, Gide, Jammes…, puis celles de Dada et du surréalisme: Artaud, Duchamp, Péret, Picabia, Soupault…
Le mécène entretient une relation étroite avec les conseillers dont il sait s’entourer : Suarès, Breton, Aragon, Desnos. Le collectionneur adopte une approche originale vis-à-vis de «ses» écrivains. Il commandite la rédaction d’oeuvres de fiction (Aragon, Cendrars, Jacob), de lettres ou d’essais sur des thèmes littéraires ou des mouvements d’idées (Aragon, Breton, Desnos, Leiris, Radiguet, Reverdy, Salmon, Suarès…).
La part de la littérature vive dans la collection rassemblée par Jacques Doucet constituait un pari sur l’avenir. Ce livre vient rappeler la justesse de ses choix.