Fable graphique - 670 pages
Editions Casterman - octobre 2011
Il était une fois Dodola et Zam, deux esclaves liés à jamais. Dodola, jeune fille mariée très tôt à un scribe avant de devenir esclave d'un sultan, recueillera l'enfant d'une autre femme du harem, le petit garçon noir Zam. Comme son petit frère elle va l'élever, prendre soin de lui au beau milieu du désert où ils échoueront, dormant dans l'épave d'un bateau, retirés du village où ils ont tant de souvenirs de souffrance. Pour survivre, Dodola devra vendre son corps contre de la nourriture et Zam devra aller chercher loin l'eau potable. Un jour ils se perdront de vue pour se retrouver longtemps après dans de tragiques circonstances.Un pavé lourd à tenir en mains avec ses presque 700 pages, mais une gourmandise légère à déguster. Légère parce qu'infiniment agréable, avec un graphisme riche, foisonnant, aux courbes orientales et aux volutes oniriques, avec le récit des deux jeunes gens mais aussi beaucoup de digressions mathématiques et symboliques, et surtout religieuses et légendaires. Mais toujours digestes.
Habibi, c'est un album qui nous emporte dans une histoire aux allures des Mille et une nuits, une invitation au voyage dans l'espace, dans le temps, dans notre imaginaire.Rarement un album qui s'autorise autant de liberté de narration et d'incursions dans le fabuleux, ne m'aura captivée autant. Même les nombreux flash backs qui peuvent parfois lasser le lecteur n'ont pas raison de la fluidité du récit. J'ai pris le rythme des fables et références bibliques et coraniques que raconte Dodola, devenue érudite grâce à son mariage avec un scribe.C'est un travail impressionnant pour le scenario, pour les documentations culturelles diverses, et également pour le dessin des planches remarquables.En lice pour les récompenses du festival d'Angoulême 2012, et ça se comprend.
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