Sherlock Holmes 2

Par Mg

Guy Ritchie a l’air d’avoir trouvé de quoi s’amuser avec l’univers de Sherlock Holmes, et un duo d’acteurs sympathiques. La preuve, le premier a peine achever, le voilà reprenant le chemin des studios avec ses joyeux camarades, se tenant la main pour mieux nous resservir la même recette. Explosions à gogos, voilà notre Sherlock revisité à l’entertainment d’aujourd’hui de retour. Pas bégueule pour deux sous, on se contentera d’un scénario fouilli pour une tonne d’effets pyrotechnique. Mais après tout, on le savait en entrant.

Sherlock Holmes 2 se la joue Batman, et reprend là où le premier s’était arrêté ; il y a un nouveau méchant en ville, et c’est un certain professeur Moriarty. Pas de chance, c’est le nemesis ultime de Sherlock, et on passe directement à une des adaptations de Doyle, Le Dernier Problème, où la lutte entre les deux génies est à son paroxysme. Pour son film, Ritchie (et ses scénaristes) utilise le background de l’époque (1870), où les grandes nations européennes connaissent quelques tensions, et conflits inter-frontières. Evidemment, il n’y a qu’un pas à faire pour y inclure Moriarty, qui tire toutes les ficelles tout en rachetant les industries d’armement (ah, le capitalisme…). Holmes s’embarque entre la France et la Suisse pour lui mettre la main dessus, et empêcher une future guerre… mondiale. En finesse ou pas, on a clairement l’impression que pour ce deuxième volet, Guy Ritchie a laissé le scénario courir pour mieux se concentrer sur deux ou trois séquences très visuelles, presque trop, bien à son image. Un paquet d’effets visuels et de ralentis un peu lourds pour le détective anglais, mais symptomatiques d’un blockbuster à l’américaine, bien qu’on se demande si c’est réellement utile.

Moins visible à l’image, Ritchie transforme ses Sherlock et Watson en caricature de vieux couples à moustaches, ne cessant de se tirer les poils pour s’expliquer, voir de se retrouver dans de curieuses positions qui n’ont pas échappés à la fine analyse de @PanFr chez nos camarades de Geekculture ; les échanges des trois protagonistes principaux (l’affrontement Holmes vs Moriarty ne perdant pas en ambiguïté tout au long du film, jusqu’à l’ultime empoignade viril..) se rapprochent peu ou prou d’une vision platonique tirant à l’amour entre hommes. Peu dérangeant, c’est même au contraire touchant de la part du cinéaste anglais, qui aime visiblement ses acteurs, mais ne pensait pas, a priori, les amener jusque là. Dans tout ça, les rôles féminins sont évidemment éclipsés. SHERLOCK HOLMES 2, message de tolérance donc, dans un contexte qui le reniait totalement, c’est beau. Pour le reste, on navigue dans un scénario abscons et inutile, censé donner de l’importance aux deux grands esprits de l’histoire, mais qui noie le tout dans un océan d’informations secondaires, au lieu de se concentrer sur le principal.