» Que sert de donner une chose à Dieu, quand il vous en demande une autre? Voyez ce que Dieu veut, et faites-le! Et votre coeur y trouvera une bien plus douce satisfaction qu’à suivre le penchant de la nature. »
» Quand les affections de notre coeur se porte vers quelque autre objet que Dieu, elles rendent notre âme insensible et comme fermée à la lumière que les bons anges s’efforcent de lui communiquer pour l’exciter à la vertu. »
» La voie de la souffrance est bien plus sûre et plus féconde que celle de la jouissance et de l’action. Car notre âme, dans la souffrance, reçoit une participation de la force de Dieu; tandis que l’action et la jouissance s’accommodent bien mieux avec ses imperfections et sa faiblesse; et de plus la souffrance lui fait acquérir et exercer des vertus qui la purifient et la rendent plus sage et plus prudente. »
» Oh! si les âmes qui font profession de vie spirituelle savaient de quels biens et de quelle abondance de l’esprit de Dieu elles se privent, faute de vouloir en finir avec toute affection aux enfantillages d’ici-bas! Comme elles trouveraient surabondamment, dans le très pur aliment spirituel, figuré par la manne, le goût le plus délicieux que puisse leur offrir toute créature, dès qu’elles ne chercheraient plus à goûter aucune créature! »
» Dieu voit avec plus de plaisir l’âme qui, parmi les désolations et les sécheresses, livre et soumet sa volonté à celle d’autrui, que l’âme qui, en dehors de l’obéissance, accomplirait toutes ses oeuvres en toute joie spirituelle et suavité. »
» Vous n’éprouverez plus alors d’autres besoins que ceux auxquels votre coeur voudra se soumettre; car le pauvre d’esprit trouve son contentement et sa joie a manquer de tout; et celui dont le coeur ne désire rien, est toujours au large. »
» Tout supporter avec la même égalité de coeur et la même paix est une disposition très utile à l’âme, et elle y trouve de grands biens; et au milieu même des adversités, elle apprend ainsi à mieux les juger et à leur trouver mieux le remède convenable. »
saint Jean de la Croix (1542-1591).
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