J’avais besoin d’une cassure après avoir passé 900 pages sur l’Amérique de Stephen King et j’ai été bien servi avec ce premier roman de la Québécoise Perrine Leblanc.
Mme Leblanc ne l’a pas jouée facile. Situer l’action en Russie sur une période de 60 ans en tenant compte des nombreux bouleversements que le pays a connus suscite l’admiration. Je n’ai eu aucune difficulté à me transposer dans l’univers de Kolia, ce qui est d’autant plus impressionnant considérant le fait que l’auteure n’a jamais mis les pieds en Russie. Saluons aussi la qualité de la prose : élégante, aussi froide que poétique, étonnamment maîtrisée pour une auteure d’à peine 31 ans.
Malheureusement, le récit ne m’a pas aussi séduit que l’enrobage. Le parcours de Kolia n’est pas des plus passionnants et le récit baigne dans une atmosphère lourde et dépressive dont on ne se libère qu’après le dernier point. Remarquez, je n’avais pas nécessairement besoin de rebondissements à l’emporte-pièce mais simplement d’éléments qui m’auraient rendu les protagonistes plus attachants. J’ai plutôt traversé L’homme blanc avec un certain détachement.
Malgré cela, je vais surveiller Perrine Leblanc de près. L’homme blanc s’est déjà mérité quelques prix et cette auteure a un talent fou. 31 ans!!!