of Montreal – Paralytic Stalks

Publié le 22 janvier 2012 par Wtfru @romain_wtfru

Ne jamais se fier à un nom. Comme son nom ne l’indique pas, of Montreal vient d’Athens. Donc pas du Québec. Pas non plus de Grèce puisque sans « e » mais bien de Géorgie. Mais pas le pays, l’état américain. Voilà un petit renseignement géographique pour ceux qui ne connaissaient pas le groupe. Pour le reste, disons que la bande de joyeux lurons fait de la musique pop-baroque-psychédélique et que leur grand kiff c’est de balancer textes affreux (suicide, mort, …) sur des mélodies toutes dansantes. Actifs depuis plus de dix ans, c’est surtout depuis la seconde moitié de la décennie passée que le groupe s’est fait un nom. Et notamment son leader, Kevin Barnes, chanteur-instrumentaliste, proche de Janell Monae ou Solange Knowles (vous savez, la tata de Blue Ivy..) depuis.

Ce Paralytic Stalks intervient après un album en demie-teinte, False Priest, considéré comme trop commercial. Le mot est sans doute trop fort car « commercial » n’est pas la première chose à laquelle on pense en l’écoutant. Mais disons que faire suite à l’excellentissime Skeletal Lamping n’était pas chose aisée.
Surtout, l’exercice consistant à juger un album du band est ultra-périlleux. Parce que c’est toujours un fourre-tout désorganisé, que certains morceaux s’étendent sur sept à dix minutes, qu’ils sont parfois coupés en trois parties et tout un tas d’autres choses complètement bordéliques. Mais c’est pour ça qu’on les aime bien au final.
Pourtant ce nouvel opus commence de manière surprenante avec un morceau qu’on dira « basique », très mélancolique, très pop. Limite triste. Mais ce n’était rien d’autre qu’une petite feinte de ces galopins. Retour à du plus classique avec le single Dour Pourcentage ou le très sucré Spiteful Intervention. Notre virilité en prend un coup quand on dandine comme une folle sur ces morceaux mais difficile de se contrôler face à de telles réussites.

of Montreal – Spiteful Intervention

_

On retrouve donc avec plaisir l’ambiance colorée et chatoyante des prédécesseurs. Et puisqu’on ne change pas une formule qui gagne, on a bien évidemment le droit aux titres à rallonge. Les quatre derniers morceaux durent plus de 35 minutes à eux seuls! Dans le lot, pas que des réussites, comme le collage sonore quasi inaudible de Exorcismic Breeding Knife. N’est pas John & Yoko qui veut..
Tout le contraire de l’énorme Ye Renew the Plaintiff, et son trois morceaux en un, sans nul doute le meilleur titre du groupe depuis ses débuts et l’un des tout meilleurs tout court pour la décennie à venir, notamment avec une seconde partie rock terrible.

of Montreal – Ye Renew the Plaintiff (5 premières minutes)

_

Le reste oscille entre le bon (We Will Commit Wolf Murderer), le moyen (le début de Authentic Pyrrhic Remission) et le dispensable (la seconde partie de Wintered Debts) mais reste totalement dans l’esprit de Barnes et sa bande.
Toujours dans sa droite destinée, of Montreal vient offrir du sur-mesure à ses fans. Pas de l’exceptionnel mais tout de même de quoi passer un plutôt bon moment à tout ceux qui aiment la musique torturée/joyeuse/baroque/droguée/cequetuveux

NOTE