credo (2)

Publié le 22 janvier 2012 par Hoplite

"(...) 4. L’Europe est multiculturelle et les peuples européens ont prouvé qu’ils étaient capables de vivre ensemble dans la diversité et de construire ensemble leur avenir commun. Si le multiculturalisme connaît des difficultés croissantes au niveau national dans différents pays européens, l’Assemblée reste fermement convaincue que l’assimilation n’est pas une alternative. La réponse à ces difficultés est une approche interculturelle impliquant une interaction active de groupes culturellement différents au sein de la société, afin de développer le meilleur modèle du «vivre ensemble». Il convient de promouvoir le renforcement de valeurs et d’une identité européennes communes de manière à ne pas éliminer les différentes cultures des groupes spécifiques, mais en préservant et en intégrant leurs spécificités au sein du cadre européen commun. Ce processus peut être mis en péril par une politique de plus en plus populiste, xénophobe et identitaire, assortie de discours à visée courte et purement électoraliste. En conséquence de quoi, l’Assemblée en appelle aux Etats membres pour élaborer des politiques prévenant ce type de pratiques négatives.(...)" source


Et ça va mieux en le disant, au moins les choses sont claires!


Il y a deux jours j'avais intitulé "credo" un post rapide au sujet du discours de Wieviorka sur l'"intégration" qui me paraissait relever plus de la croyance qu'autre chose (le fidèle d'une église) que d'une analyse sociologique, culturelle sinon ethnique rigoureuse de nos sociétés modernes (analyse à laquelle se livre courageusement Malika Sorel, laquelle a sans doute encore voix au chapitre en raison, précisément, de son origine ethnoculturelle).


Voilà donc le credo de nos élites nationales et transnationales. Il est quand même intéressant de constater que c'est au moment même ou ce paradigme d'"approche interculturelle" (ie de relativisme culturel) très anglosaxon montre ses limites en termes de sécession ethnoculturelle et de violence sociétale accrue dans tous les pays qui l'ont adopté que nos élites politiques, culturelles et médiatiques européennes s'empressent de l'adopter...Parallèlement, il est courant d'entendre dans la bouche de faussaires du genre de Wieviorka que le modèle assimilationniste Français aurait échoué depuis 40 ans dans ce pays, ce qui me semble simplement faux. Wieviorka sait sans doute parfaitement que précisément depuis 40 ans c'est le modèle multiculturel qui est imposé en sous-main aux français sans que cela soit dit (et on se souvient du "les étrangers sont chez eux chez nous" du pauvre Mitterrand).


Intéressant également de voir à quel point il s'agit là d'une véritable déclaration de guerre aux peuples européens rétifs à cette approche car encore largement empreints de bon sens (cette qualité si méprisée en haut lieu) et de traditions populaires, nullement "xénophobes" par principe mais comprenant intuitivement (ou après réflexion..) que l'on ne peut mélanger impunément des peuples aussi différents que les peuples européens, africains ou asiatiques. Comme devraient le savoir tous ces cuistres attalinoïdes et ces bureaucrates festifs s'ils avaient une fois dans leur vie ouvert un livre d'histoire.


« L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation. Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard, et elle a besoin de temps pour se coaguler. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, et pour les intégrer à la cité, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre. » (Aristote, Politique, Livre V)

Mais cet homme était sans doute "frileux" voire "crispé" voire atteint de cette fameuse et terrible "fièvre identitaire"!

photo: "éminente personalité" du Conseil de l'Europe en plein brain storming, c'est beau.