Ségolène Royal avait, en 2007, joué du drapeau bleu blanc rouge, Hollande a cette fois-ci construit tout son discours autour de la France, autour de ce que l'on aimerait appeler, si Nicolas Sarkozy, n'avait démonétisé le mot, notre identité nationale. Il l'a fait avec finesse, commençant par l'affirmation de la laïcité (qui, inscrite dans la Constitution, nous protégerait de toutes les tentations d'évoquer les racines chrétiennes de l'Europe que l'on devine ici ou là et pas forcément en France), concluant par une longue litanie sur l'égalité en passant par des rappels de notre histoire et par une jolie formule sur son goût des gens qui n'était pas sans rappeler Chirac qu'il a évoqué lorsqu'il a parlé de la Corrèze. On nous avait dit qu'il fendrait l'armure, il me semble qu'il l'a fait autant que possible, en parlant de son père et de sa mère, et qu'il ne ferait pas un catalogue de mesures, il nous a donné du grain à moudre. Mais c'est cette dimension patriotique qui m'a le plus frappé, il a voulu réveiller le sentiment national. Un discours réussi, en ce qu'il devrait réveiller les ardeurs socialistes (bien présentes au Bourget) et gêner ses adversaires immédiats, moins sur sa gauche que sur sa droite, ce qu'il semble avoir réussi si j'en juge par les réactions mitigées de Benhamias, le bras droit de Bayrou.