Aujourd’hui, François Hollande tenait son premier grand meeting de campagne au Bourget. A trois mois jour pour jour de l’élection présidentielle, le candidat socialiste a su enflammer les 10 000 militants venus l’acclamer. Au cours de ce discours hautement symbolique, François Hollande a dévoilé certains axes de son programme.
Le e-délit revient sur les points essentiels
Fustigeant le bilan de Nicolas Sarkozy, le candidat socialiste a promis de rétablir l’équilibre budgétaire avant la fin de son mandat. Quelques pistes afin d’assainir les finances publiques furent soulevées : suppression des niches fiscales, création d’une tranche supplémentaire de l’impôt sur le revenu. Il s’agissait avant tout pour François Hollande de marquer son opposition aux réformes menées par l’actuel président. En effet ces propositions reviendraient à supprimer le bouclier fiscal, cheval de bataille de la droite au cours de ces dernières années.
Concernant la poursuite de la régulation des activités financières, François Hollande a martelé : « Mon adversaire, c’est le monde de la finance« . Il a proposé la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, mais au niveau européen, contrairement à ce que qu’entreprend actuellement le gouvernement. Surfant sur l’animosité ambiante à l’égard des agences de notation américaines, il a appelé de ses vœux la création d’une agence de notation européenne. Le candidat s’est également aventuré plus loin,proposant d’encadrer les bonus et de lutter contre les paradis fiscaux. Tirant une conclusion de la crise actuelle, il a également proposé de rétablir un équivalent du Glass steagel Act américain de 1936 : les établissements bancaires se verraient dans l’obligation de séparer leurs activités de crédit et celles dites spéculatives.
S’inscrivant dans la continuité de la ligne politique du PS, François Hollande s’est érigé en défenseur de l’Europe : « L’Europe a bien des défauts mais défendons là, elle en a besoin ». Il a par ailleurs affirmé qu’il renégocierait le traité du 9 novembre, s’il était élu, afin d’assurer la création d’euro-obligations et de permettre à la BCE d’intervenir davantage sur les marchés.
La campagne est lancée, mais les axes restent à clarifier
Si l’ambiance électrique du Bourget témoigne de la ferveur qu’a sue susciter François Hollande, les mesures annoncées restent cependant parcellaires. En effet, le retour à l’équilibre budgétaire semble incompatible avec la création de 150 000 emplois d’avenir ou la fin de la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux. De même, la lutte contre les paradis fiscaux annoncée paraît davantage relever de la pure fiction que de la réalité quand on connaît la fin de non-recevoir à ce sujet de certains Etats.
Les prochaines interventions de François Hollande seront donc à étudier avec minutie, car pour l’heure la stratégie de campagne du candidat semble vouloir retarder l’annonce des mesures concrètes qui constitueront le cœur de son programme. Certaines précisions ne devraient cependant pas tarder, François Hollande ayant annoncé qu’il dévoilerait certaines d’entre elles au cours du JT de 20h de TF1 dont il est aujourd’hui l’invité.
Jean-Baptiste Duret