Pascal est journaliste. Pour préparer son article sur les enfants volés par les militaires argentins durant la junte, il part à la rencontre d'Ignacio, un de ses enfants désormais adulte.Les deux hommes vont s'apprivoiser et Ignacio va livrer à Pascal son histoire et l'histoire de sa famille, lors de heures sombres de son pays. La disparition de ses parents, son adoption par un colonel et sa femme, les retrouvailles avec sa grand-mère, des années après, et sa construction personnelle malgré une enfance brisée.
Argentina, Argentina... est un roman assez court mais d'une intensité dramatique remarquable. Christophe Léon ne s'attarde pas sur des détails inutiles - comme la vie personnelle de Pascal, le journaliste, ou son projet d'article - et prend le parti de centrer son récit sur un pan de l'histoire de l'Argentine, raconté par un personnage adulte à travers ses souvenirs d'enfant.J'ai été très émue à la lecture de ce récit, le trouvant à la fois vibrant d'émotion et tout en pudeur. Les deux hommes s'apprivoisent progressivement et aplanissent au fil des heures leurs différences culturelles, personnelles, etc. C'est beau, c'est simple. Pas de fioriture ni de plume aux envolées lyriques. Juste une rencontre entre deux personnages et un lourd passé qui ressurgit.J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce roman jeunesse. Il m'a permis d'en savoir un peu plus sur un pays dont j'ignore quasiment tout. Par contre, je m'interroge sur la réception par des adolescents : comment vont-ils appréhender ces détails historiques qui ne sont pas vus en cours, qui ne sont pas médiatisés