Bright Star ★★★★★
Réalisateur : Jane Campion
Acteurs : Ben Whishaw, Abbie Cornish, Paul Schneider, Kerry Fox,...
Long-métrage américain, britanique, australien
Durée : 1h59 min
Synopsis : Londres, 1818. Un jeune poète anglais de 23 ans, John Keats, et sa voisine Fanny Brawne entament une liaison amoureuse secrète. Pourtant, les premiers contacts entre les deux jeunes gens sont assez froids. John trouve que Fanny est une jeune fille élégante mais trop effrontée, et elle-même n'est pas du tout impressionnée par la littérature.
C'est la maladie du jeune frère de John qui va les rapprocher. Keats est touché par les efforts que déploie Fanny pour les aider, et il accepte de lui enseigner la poésie.
Lorsque la mère de Fanny et le meilleur ami de Keats, Brown, réalisent l'attachement que se portent les deux jeunes gens, il est trop tard pour les arrêter. Emportés par l'intensité de leurs sentiments, les deux amoureux sont irrémédiablement liés et découvrent sensations et sentiments inconnus. " J'ai l'impression de me dissoudre ", écrira Keats. Ensemble, ils partagent chaque jour davantage une obsédante passion romantique qui résiste aux obstacles de plus en plus nombreux. La maladie de Keats va pourtant tout remettre en cause...
Critique : Il a suffit que je vois le nom de la réalisatrice pour avoir l'envie de regarder ce film, Jane Campion. Elle qui m'évoque le sublime "Leçon de piano" dont la musique hante bien de mes journées. Même s'il reste celui à qui va ma préférence, "Bright Star" est tout aussi réussi. Elle a réussi à capter la poésie romantique et la mettre en image. Il me reste l'impression d'un poème un peu long quelques fois mais qui une fois lu, ne peux se défaire de vous. Les mots sont pesés tout comme les gestes amoureux de cette petite bourgeoise, qui n'aime que la mode, et de ce poète, dandy, qui ne réussi pas à percer dans le monde littéraire. Tout est légèreté, à l'image des saisons qui passent marquées dans le films par ces fleurs et ces arbres aux couleurs changeantes. La nature, revoilà un thème que Campion maîtrise si subtilement. Loin de la pluie et de la boue du film qui lui avait valu d'être la première femme à recevoir la Palme d'Or (Leçon de Piano), ce film est fleuri, rempli de rubans et de tissus légers, comme les mots en rimes qui s'envolent.
Tout n'est qu'apparences, un amour interdit où chaque baiser, chaque caresse sont une réussite tant il y a d'épreuves pour les obtenir. La mère, la soeur, l'ami, la maladie, le doute, la pluie et une société aux rumeurs qui court, rien n'est oublié comme obstacle. Le désir et la douleur sont littéralement mis en scène. Cela est réalisé avec une grande finesse, un peu comme les broderies de Fanny ou les lettres subtiles de la poésie de John.
Il y a des scènes inoubliables, des couleurs proches des sentiments des amants. Je pense à la scène aux papillons dans la chambre de Fanny. Ce film est juste un grand moment de poésie racontant l'histoire d'amour d'un poète peu connu dans le monde francophone. Celui qui pour dernier poème aura écrit "To Fanny" et qui après sa mort deviendra l'un des plus grand nom de sa génération. Un film éblouissant qui porte bien son titre, évocation d'un poème de Keats dédié à l'amour de sa vie.