Titre : Une année chez les Français
Edition : Pocket 08/2011 (288pages)
Quatrième de couverture : “C’est en 1970 que le ciel tombe sur la tête de Medhi. Ébloui par l’intelligence de son jeune élève, son instituteur s ‘st battu pour lui obtenir une bourse d’interne dans le prestigieux lycée Lyautey de Casablanca. Medhi a passé ses dix premières années au pied de l’Atlas. Pauvre, libre, heureux, choyé par une mère imprégnée de culture ancestrale et par un père qui rêve pour son pays d’un avenir démocratique et moderne, il n’envisageait rien d’autre que de continuer à jouir de l’existence et de se repaître de ces livres merveilleux dont l’abreuvait son instituteur. Du jour où l’un de ses oncles l’abandonne à l’entrée du lycée Lyautey, la vie de Medhi change. Les jours passent, les situations étonnantes se succèdent. Medhi doit se rendre à l’évidence : il ne comprend rien ! Ni la vie qu il a menée, ni les mots qu il a appris dans les livres qu il adore ne sont en mesure de l’aider. Pourtant, il s’accroche. Et, au bout de quelques semaines, au moment où il commence à s’habituer à cet univers, une nouvelle épreuve surgit. Il est l’unique interne du lycée qui ne rentre pas chez lui le week-end et le directeur, refusant de mobiliser trois personnes pour un seul élève, le confie à une famille française.”
Du Fouad Laroui comme je l’adore. C’est l’histoire du petit Mehdi Khatib, haut comme trois pommes, et qui bénéficie d’une bourse dans le lycée français de Lyautey à Casablanca. Il parle mieux le français que l’arabe qu’il comprend à peine, récite Verlaine avec une évidence déconcertante. Le petit Mehdi vit cette année riche en découverte comme une exploration, et s’enrichit considérablement, bien sur, culturellement.
Le définition de la barbarie à la fin du livre, comme ce qui n’est pas de son propre usage, et l’application que le petit personnage en fait est très intéressante. Considéré par les siens comme un français, et comme typiquement marocain par les français, il se sent doublement barbare, ou alors rien du tout. Il n’en est pas moins certain qu’il s’agit d’une richesse considérable.
Le roman est plein d’humour, cet humour qui mène des fois le petit garçon en bourrique, c’en est à la fois drôle, mignon et tendre à la fois. On ne peut qu’avoir beaucoup de tendresse pour ce petit garçon.
J’ai beaucoup aimé ces petites saynètes où l’enfant plonge l’espace de quelques lignes dans un monde parallèle, sorti de son imagination fertile, ou il prend les commandes des événements, allant jusqu’à côtoyer des personnages de romans, pour notre plus grand plaisir.
J’ai refermé le livre avec beaucoup de regret, car lu trop vite. Cette lecture fut un régal extatique.
Ce grand écrivain est très peu connu en Algérie, j’espère qu’il y sera publié un jour.