« L’abaissement à 60 ans de l’âge de la retraite est une aspiration sociale ancienne qui n’a pas reçu jusqu’à présent une réponse satisfaisante » (F. Mitterand)
François Hollande a rendez-vous avec lui-même
Aujourd’hui, dès 13H30 précisément, nul n’est sensé l’ignorer tant cela irrigue les médias, le candidat du PS tient meeting au Bourget.
je suis en colère (elle est froide, rien ne se voit) car cet événement est bien davantage popularisé (mais de quel peuple parle-t-on ?) que les mêmes de Jean-Luc : a-t-on alors vu dans ces mêmes médias une retranscription en direct de ce meeting, que nous sommes pourtant fort nombreux à avoir été chercher, comme ceux qui ont suivi, avec les dents dans des médias non complaisants ? Inutile de vous le dire, tout cela conditionne forcément… Démocratie, avez-vous dit ?
Bien sûr, on préfère continuer de caricaturer et d’enfermer Mélenchon dans ce qu’il n’est pas (sinon, je n’en serais pas, n’ayant rien d’un gros facho)… ça arrange bien les socialistes, qui n’ont pas levé un cil quand certains d’entre les leurs, et pas parmi les meilleurs, nous ont rangé dans le camp des infâmes…
François Hollande tient donc meeting au Bourget. Et l’on voudrait que cela fasse sens pour moi, pourtant homme de gauche… Mais il est vrai que ce mot a considérablement perdu de sa valeur, ces deniers temps..
En préparant ledit meeting, il a du penser avec son équipe de dangereux gauchistes que cela lui donnerait des ailes, et lui permettrait enfin de décoller..
Pourtant, je vais d’emblée plomber l’ambiance en me posant seul devant l’avion sur la piste comme je sais si bien le faire (même pour de vrai) sans trop tourner autour du pot. Le temps nous est en effet compté, et il y a urgence à répondre aux légitimes attentes d’un peuple à bout de souffle et pressuré de toutes parts. Entrons dans le vif du sujet :
“Elue au conseil régional, Geneviève Wortham n’est pas loin de partager cet avis : “On sent que Hollande ne sait pas trop comment s’y prendre avec ces électeurs.” Mais cela ne l’étonne guère : “A gauche, on a longtemps voulu croire qu’habiter un petit pavillon faisait de vous un bourgeois, sans voir que derrière le petit bout de jardin, il y avait parfois des situations très précaires avec de grosses dépenses contraintes dues notamment au chauffage et aux transports. Au moins, pendant cette campagne, on en parle. C’est déjà un progrès…” (Le Monde, dans une très bonne analyse sociologique et politique que je vous conseille, même si elle reste très auto-centrée ile de France … Seul bémol d’un bon article)”
Effectivement, il serait peut-être un peu temps que l’on s’intéresse enfin aux français dans leur chair quotidienne, et non en chaire d’université. Il serait temps de s’intéresser non seulement aux propriétaires de petits pavillons de banlieue qui souffrent, mais bien plus largement aux familles modestes et aux démunis provinciaux, aux salariés victimes de plans sociaux à répétition, qui devraient et n’auraient jamais du cesser d’être le cœur de cible d’une gauche assumée, si l’on veut retourner le sens et les valeurs de celle-ci, cette gauche mythique et idéale vers laquelle nous devrions tendre tous, grande famille que nous n’aurions jamais du cesser d’être, s’il n’y avait eu… Non, je ne dirai rien, je vous laisse le loisir d’interpréter, et de trouver par vous même l’événement historique qui a fondé la scission des familles de LA Gauche. je veux dire celle qui était encore porteuse d’espoir pour ceux et celles qui en avaient bien besoin… car c’est pour eux que je me bats, et non pour une poignée de professionnels de la politique qui sauront toujours bien comment retrouver un strapontin ou un fauteuil ici ou là..
Aussi, je serais étonné que la seule mesure de Monsieur Hollande qui dénote un tantinet d’esprit révolutionnaire, qui consisterait à limiter le prix de l’essence, si tant est qu’il en ait la volonté réelle, et le courage politique de le faire en résistant aux nombreux lobbies qui ne manqueront pas de se présenter, soit à la hauteur de la tâche. On est là bien loin des 110 propositions pour la France… N’est pas François qui veut. Et celui-ci a déjà déclaré ne pas revenir sur ce qui était pourtant une mesure symbolique de Monsieur Mitterand. Nous sommes donc bien nombreux à ne plus rien attendre de cette gauche là.
A la copie, nous saurons toujours préférer l’original. Mélenchon a raison : le destin du PS est déjà scellé… Il a perdu la bataille de l’opinion, s’est discrédité par ses compromissions et sa collaboration avec l’ennemi, et seul un miracle pourrait nous préserver du pire, comme un duel Bayrou/le Pen. Le camp de Hollande est bien trop sûr de lui, trop sûr de ces sondages qui nous ont déjà tant mis dans la mouise dans le passé, pour ne ps avoir vu ce qui se passait dans la France profonde…
Comme l’évoque Raffy dans ce dangereux journal gauchiste, le Nouvel Obs, les métaphores liées aux moyens de transport volent haut, en ce moment, entre Pédalo et Titanic… Aussi, pour respecter la tradition du bon mot dans cet exercice de haute volée, et avant d’assister à la percée du cuirassé Potemkine, je poursuis à mon humble façon, en choisissant de m’éclipser pour ne pas davantage vous lasser :
Comme un avion sans ailes…