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[Critique DVD] En toute innocence

Par Gicquel

Les grandes familles françaises et leurs secrets, c’est une thématique que le cinéma  privilégie au moins deux à trois fois par décennie  .Avec, comme terre de prédilection , le Bordelais , entre Médoc et Bazardais. Allez savoir pourquoi !

 «  Tu seras mon fils » sort prochainement  en dvd, alors que vingt-cinq  ans plus tôt,  Alain Jessua, montrait déjà la voie du bordeaux pas très net. Nous sommes en 1987, mais la date ne change pas grand-chose à la teneur des propos tenus dans cette belle propriété bordelaise. Le film a en effet tenu toutes ces années pour affirmer le genre d’un cinéma qui sur des bases psychologiques très fortes, élabore un récit où le suspense joue sur des registres multiples, bien éloignés du film policier classique.

[Critique DVD] En toute innocence

Privé de parole, il sort le carton jaune ...

Le scénario qui n’en rajoute pas, mais qui use de tous les ressorts de sa dramaturgie, participe amplement au bonheur de cette réalisation.Un architecte de renom surprend sa bru dans les bras de l’un de ses collaborateurs. Victime d’un accident, peu après, il perd l’usage de la parole. La police s’étonne des circonstances de la collision, la médecine ne comprend pas l’aphasie soudaine de son patient.

Un jeu de dupes s’engage alors entre le beau-père et la jeune femme, complices d’un même secret .L’infidélité de la dame devient l’enjeu d’un chassé croisé malicieusement orchestré par un réalisateur qui sans en faire des tonnes, lui non plus, réussit à nous alerter quasiment à chaque scène. D’un échange silencieux, pesant entre les deux compères, d’un jugement sentencieux porté par un regard sans équivoque, l’histoire prend le pouls de cette famille si honorable.

Insidieusement ,les non dits, les sous entendus émiettent le récit. Alain Jessua les laisse filer librement en posant ici et là  quelques énigmes ; un fauteuil roulant se détraque, un revolver disparaît , le comportement étrange de la  bru…

[Critique DVD] En toute innocence

Il y répond allusivement ,avec élégance et  distinction, à l’image d’un  Michel Serrault, heureux complice de ce climat délicieusement suspicieux.La musique de Michel Portal  égrénée par Martial Solal accompagne cette  ambiance  où vient se perdre Germaine qui trouve en  Suzanne Flon  une confidente extraordinaire et  servile.Nathalie Baye , est tout aussi remarquable dans son rôle de belle fille  plus inquiétante qu’une tueuse en série. Sourire enjôleur ou carnassier. A  en devenir machiavélique …


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