Ce point G constitue-t-il une véritable entité physiologique ? se sont interrogés ces chercheurs israéliens et américains. Leurs conclusions, publiées dans l'édition en ligne du 12 janvier du Journal of Sexual Medicine montrent, une nouvelle fois, que l'existence du point G restera l'objet de nombreux débats…même si la très grande majorité des femmes, soit 84%, y croient fermement et une grande partie d'entre elles se disent capables de le localiser.
Source de mystère pour certains et source de plaisir pour les autres, le point G, centre stratégique d'une zone érogène, s'avère décidemment difficile à trouver…
Cette analyse est en fait un véritable examen des études déjà publiées sur le sujet, déjà déterminées à vérifier si les femmes ont vraiment un point G qui peut contribuer, lorsqu'il est stimulé, à atteindre l'orgasme. Si la plupart des femmes déclarent, dans ces études, qu'elles croient tout à fait à son existence, les études anatomiques et les analyses en laboratoire d'échantillons de tissus s'avèrent toujours incohérentes, suggérant parfois que la zone en question présenterait une innervation séparée de celle du clitoris et du vagin. D'autres concluent qu'il n'y a aucune preuve d'une structure distincte capable, par stimulation, de provoquer un orgasme vaginal.
Si cette nouvelle étude n'a trouvé aucune preuve claire que le point G existe, elle génère d'ores et déjà, y compris sur le site du National Health Institute britannique, de nombreux échos et débats. Ces chercheurs du Rambam Healthcare Campus d'Haïfa (Israël) et de l'hôpital Yale (USA) ont recherché toute la littérature médicale sur le point G et en particulier les études qui mettaient en avant des données biologiques. Ils ont sélectionné 55 études, 29 enquêtes et études observationnelles, 8 analyses radiographiques, 7 analyses pathologiques (études en laboratoire d'échantillons de tissus), 5 analyses biochimiques et 6 examens narratifs.
La croyance partagée d'un point G : Globalement, les études incluses révèlent la ferme croyance, chez les femmes, de l'existence d'un point G mais seule une proportion de ces femmes se déclare capable de le localiser. Un questionnaire sur la sexualité posé à un échantillon aléatoire de 2.350 femmes montre que 84% des femmes croient à l'existence d'une zone très sensible localisée dans le vagin. L'examen comprenait également des résultats obtenus chez des femmes volontaires ayant accepté de pratiquer « une auto-stimulation manuelle » appliquée aux parois vaginales. Toutes les participants rapportent une sensibilité érotique situé soit sur le dos (87%) soit à l'avant (74%) du vagin. 89% de ces femmes éprouvent un orgasme à la stimulation de ces zones.
Les analyses biologiques ont identifié des structures anatomiques appelées glandes de Skene dans la zone du point G. Ces glandes sont connues pour sécréter diverses quantités de liquide pendant la stimulation sexuelle et, selon certains rapports, pourraient contribuer à l'orgasme. Une autre explication possible de la sensibilité accrue de la paroi vaginale antérieure peut être de sa proximité avec le tissu autour de l'urètre, et le clitoris en particulier. Cependant, l'imagerie IRM suggère que les réseaux des nerfs sensoriels connectés au clitoris, au vagin et au col utérin sont, en fait, séparés.
Les évaluations en laboratoire d'échantillons de tissus montrent que la paroi vaginale antérieure est plus dense et mieux innervée que la paroi postérieure. Toutefois, il n'a pas été possible, lors de ces évaluations, de trouver des preuves d'une structure distincte qui pourrait produire un orgasme vaginal lorsqu'il est directement stimulé.
Pour les chercheurs, le point « G » serait donc, plutôt et au risque de décevoir, le fruit d'un désir socialement conduit pour renforcer l'existence physiologique de la sexualité. Car, selon cette analyse, il n'existe pas de preuve forte et cohérente de l'existence d'un site anatomique qui pourrait être ce fameux « G-spot ».
Source: The Journal of Sexual Medicine, DOI: 10.1111/j.1743-6109.2011.02623.x Article first published online, January 12 2012 Is the Female G-Spot Truly a Distinct Anatomic Entity? (Visuels NHS)
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