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Le rôle du méthane sous-estimé dans la lutte contre le réchauffement (étude)

Publié le 29 novembre 1999 par Erwan Pianezza

PARIS, 5 mars 2008 (AFP). La lutte contre le réchauffement climatique ne doit pas se limiter à la réduction des émissions de CO2, le méthane, autre gaz à effet de serre, a un potentiel très important à court terme qui a été négligé, estiment trois experts français dans l’édition de mars du mensuel scientifique La Recherche.

Une réduction par deux des émissions de dioxyde de carbone (CO2) ne permettra pas à elle seule de limiter le réchauffement global à deux degrés d’ici 2050, soulignent le climatologue Hervé Le Treut (qui participe aux travaux du Giec, Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) et deux experts des questions énergétiques, Bernard Laponche et Benjamin Dessus.

Or, les mesures annoncées par le Conseil européen des ministres de l’environnement le 30 octobre 2007 et le Grenelle de l’environnement en France ne concernent que la réduction du CO2 et ne mentionnent pas le méthane, remarquent-ils.

Le méthane (CH4) est émis par les zones humides, l’extraction du charbon, l’industrie gazière et pétrolière, les flatulences des ruminants et la décomposition des déchets organiques dans les décharges à ciel ouvert.

Ce manque d’interêt apparent pour le méthane ou les autres gaz à effet de serre (protoxyde d’azote, ozone, chlorofluocarbones) est peut-être dû à l’utilisation d’outils si simplifiés qu’ils deviennent erronés quand il s’agit de chiffrer les émissions des différents gaz en tonnes équivalent CO2.

Les experts du Giec ont évalué en 1995 le potentiel de réchauffement global (PRG) des gaz à effet de serre en une unité commune, la “tonne équivalent CO2″ (teqCO2).

Le potentiel du méthane a été établi à 25 (une tonne de CH4 émise aujourd’hui aurait dans 100 ans un effet sur le réchauffement global de l’atmosphère équivalent à celui de 25 tonnes de CO2).

Mais sur une durée plus courte, son potentiel est nettement plus important car le méthane reste dans l’atmosphère une douzaine d’années contre plus d’un siècle pour le CO2.

Ainsi, le potentiel de réchauffement des émissions de méthane est très élevé dans les premières années et diminue par la suite pour ne retrouver la valeur de 25 teqCO2 qu’au bout de 100 ans.

“La lutte contre le réchauffement climatique ne peut pas se résumer à une réduction de l’utilisation des combustibles fossiles” (charbon, gaz, pétrole), soulignent les 3 experts qui prônent “des politiques de réduction des émissions de méthane et des autres gaz à effet de serre sur la base de leurs émissions réelles”.

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